La guerre fratricide que certains hauts cadres de l’Adema-Pasj se livraient semble bien être derrière l’ancien parti au pouvoir. Il y a seulement deux mois, on pouvait difficilement imaginer ce parti prendre position en faveur d’un possible report des élections générales de 2022. Entre-temps, le parti a changé de mains en échappant au contrôle de l’ancien ministre de la Défense Tiémoko Sangaré, précédemment président de la formation politique.
La tendance Marimantia Diarra a finalement orienté l’Adema vers la direction de la transition. Fini le temps où le parti s’associait à des forces opposées aux Assises de la refondation. Ce revirement n’est pas une surprise lorsqu’on sait que le président de l’Adema est membre du Conseil national de transition (CNT). Cette option du parti coupe de l’herbe sous les pieds de certains partis qui comptaient créer une fronde élargie contre le choix du Premier ministre Choguel Maïga d’aller vers les assises dites de la refondation.
L’engagement de l’Adema a été officiellement annoncé lors d’une rencontre avec le Président de la Transition, Assimi Goïta. En plus du cabinet du Président de la transition, le ministre de la Refondation de l’État, chargé des relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, était présent à cette rencontre importante pour l’Adema et la transition. « Nous avons pensé que nous avions un mot à dire sur les Assises nationales de la refondation et que les Termes de références ne devaient pas être considérés comme bouclés, mais toujours susceptibles de recevoir une participation des autres forces politiques pour la réussite complète de ce processus », a confié Marimantia Diarra à sa sortie d’audience.
Le Président de l’Adema-Pasj a souligné la position de son parti qui vise à prendre part à ces Assises nationales qui se tiendront en décembre prochain. Cette décision du parti de l’Abeille est consécutive au « congrès qui a mis en place une nouvelle direction et qui a donné des instructions d’aller dans le sens des Assises nationales pour la refondation ».
Selon les militants, le souci majeur de ce parti politique était surtout l’inclusivité de ce processus essentiel pour la réforme de l’État au Mali. Mais à travers cette rencontre avec le président Goïta, les hôtes du jour se sont rendu compte, après avoir donné les orientations de leur position, qu’ils poussaient une porte déjà ouverte. Et le président de la transition les a rassurés que la réussite des Assises reste possible à condition que tous les Maliens veulent s’inscrire dans la même dynamique d’échange sur la situation du pays pour une issue favorable.
Le souhait du président de l’Adema est de voir l’essentiel des forces politiques maliennes participer à ces assises pour que tous les Maliens parlent d’une même voix. Cela permettra de résoudre les problèmes qui assaillent le pays, à en croire Marimantia Diarra. Cet appel semble avoir été entendu par Assimi Goïta qui a reçu en audience les partis les plus hostiles à la tenue des Assises de la refondation, le 19 novembre 2021.
En un mot, Marimantia Diarra oblige l’Adema à aller dans le sens des assises de la transition. Finalement, deux des plus grands partis se sont alliés à la transition, à savoir l’Adema et l’URD. Cette dernière a toujours été favorable aux positions exprimées par le gouvernement de transition, bien avant que le M5 n’ait la Primature.
Oumar KONATE
Source : La Preuve