Dans les mesures sociales anti-Covid-19 prises par IBK, figure en bonne place la fourniture de 16 000 t d’aliments bétail aux éleveurs. Ce programme présidentiel risque d’être contrarié à cause de la colère des principaux fournisseurs contre le ministère de l’Elevage et de la Pêche qui leur est débiteur.
Tous les ans et depuis plusieurs campagnes, le ministère de l’Elevage et de la Pêche procède à des distributions d’aliments bétail subventionnés à 30 % par l’Etat à des éleveurs de certaines régions du pays, pour favoriser la production de la viande et du lait.
Cette initiative louable a désormais du plomb dans l’aile. La raison en est que les principaux fabricants d’aliments bétails de notre pays auxquels le département de l’Elevage et de la Pêche fait recours pour la livraison du précieux sésame, ne sont plus disposés à fournir leurs produits.
L’insolvabilité du ministère de l’Elevage et de la Pêche a eu raison du partenariat stratégique entre les deux parties. L’aliment bétail est livré et le règlement se fait dans une échéance bien déterminée. Mais depuis plusieurs campagnes successives, les fournisseurs courent derrière leurs dus sans succès. “Certains sont réglés à la tête du client ou il faut passer par des moyens détournés comme les dessous de table pour voir sa facture acquittée”, indique une source.
Mécontents de cette situation qui a des répercussions graves sur leurs finances, les fournisseurs d’aliments bétail rechignent à travailler désormais avec le ministère de l’Elevage et de la Pêche. Du coup, ce désamour entre les deux camps est vu comme un frein à une des mesures sociales présidentielles contre le Covid-19 en faveur des éleveurs du Mali, qui attendent 16 000 tonnes d’aliment bétail.
Par exemple cette année, le programme de distribution de 450 tonnes d’aliments bétail qui a été effectué en mars 2020 a été financé par l’Uémoa. Les régions concernées sont Kayes, Koulikoro, Nioro, Mopti et Tombouctou. De sérieux doutes pèsent sur la bonne exécution de ce programme de l’Uémoa qui a fait beaucoup de mécontents tant du côté des bénéficiaires que des fournisseurs impayés.
Dans ces conditions, d’aucuns pensent qu’il vaut mieux donner la distribution des 16 000 t au ministère de la Solidarité et du Développement social dans la mesure où la crédibilité du ministère de l’Elevage et de la Pêche est en jeu.
Abdrahamane Dicko
Source : Mali tribune