Le Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir, dirigé par Dr Bocary Tréta, rencontre, ce jeudi 17 janvier 2019, l’Union pour la République et la démocratie (URD), le principal parti de l’opposition malienne présidé par l’honorable Soumaïla Cissé. A la demande du RPM, ladite rencontre se tiendra aujourd’hui à 17 heures au siège de l’URD sis au quartier Badalabougou de Bamako. « Le RPM nous a écrit une correspondance en date du 5 janvier 2019 pour demander une rencontre entre les deux partis politiques », cette information nous a été donnée, hier, mercredi 16 janvier 2019, par l’ancien ministre Me Demba Traoré, chargé à la communication de l’URD.
Selon Me Demba, cette rencontre doit aboutir à la décrispation de la situation politique, sécuritaire, sociale et économique du Mali tout en débouchant sur un accord politique très fort. Depuis un bon moment, le Mali traverse une période difficile marquée par une crise politique postélectorale, une crise sécuritaire sans précédent au centre du pays, une crise sociale avec des grèves interminables dans plusieurs secteurs et une crise économique et financière accentuée par les tensions de trésorerie.
Face à cela, seul un sursaut national, un dialogue sincère pourra amoindrir la souffrance des Maliens, victimes de la situation actuelle du pays. Certainement conscient de cet état de fait, le RPM, la première force politique du pays, a jugé nécessaire de rencontrer l’URD, la deuxième force politique. «Le RPM nous a écrit une correspondance en date du 5 janvier 2019 pour demander une rencontre entre les deux partis politiques. Nous avons examiné et on a décidé de faire la rencontre ce jeudi à 17 heures au siège de l’URD à Badalabougou », a déclaré Me Demba Traoré.
Me Demba a aussi dit que le Mali vit une période très difficile et il faut un dialogue franc et sincère pour pouvoir surmonter les obstacles. «Chaque fois qu’il y’a des difficultés, et ça n’a pas commencé aujourd’hui, pendant les 5 années passées, nous avons toujours demandé un dialogue républicain. Ça n’a jamais été accepté. Sans dialogue républicain, on ne peut pas résoudre les problèmes du pays. Il y a certains qui assimilent cette demande de dialogue républicain entre la classe politique à une demande de poste ministériel ou de participer à un gouvernement. C’est loin de cela. Ce n’est pas cet objectif qui nous anime. Quant les gens ne se parlent pas franchement et sincèrement, comment on peut surmonter les obstacles surtout dans ce contexte actuel où le régime a atteint toutes ses limites. Mais nous n’allons pas nous asseoir les bras croisés et voir notre pays filer entre nos mains. C’est pour toutes ces raisons que nous avons toujours demandé ce dialogue républicain. Ils ont pris l’initiative de vouloir nous rencontrer, c’est le parti RPM qui n’est pas le gouvernement, ce n’est pas le président de la République non plus », a précisé Me Demba.
Pour lui, les rencontres entre les partis politiques, quelle que soit leur obédience, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, se font habituellement. Et d’ajouter que ces rencontres sont toujours assorties de communiqués conjoints et dans la plupart des cas, a-t-il ajouté, l’ordre du jour tourne autour de la situation politique et éventuellement les relations entre les deux partis.
Aux dires de Me Demba, il faut que les gens reconnaissent que le Mali traverse des difficultés. Selon lui, ceux qui sont aux affaires ne sont pas capables de gérer. «Est-ce que nous allons laisser notre Etat comme ça. Est-ce que nous allons accepter que le pays soit engagé dans des réformes alors que nous traversons une crise politique majeure, une crise sécuritaire, une crise institutionnelle etc. Je pense que toutes ces rencontres doivent déboucher sur un accord politique très fort qui permettra à notre pays de surmonter les obstacles liés à la crise sécuritaire, à la crise économique et financière, à la crise sociale. Le Mali est confronté a tellement de grèves, il y a une rupture totale de dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux et d’un autre côté, il y a le non respect des engagements. Ce qui entraine les grèves », a-t-il dit.
Selon le chargé de communication de l’URD, si les grèves ne sont pas mieux maîtrisées, elles peuvent déboucher sur une autre crise. «Pour moi, toutes ces démarches entamées ça et là pour la décrispation de la situation de notre pays doivent déboucher sur un accord politique très fort. En termes d’accord politique très fort, ce n’est pas seulement au niveau des partis politiques qu’on peut obtenir ça. Il faut une implication de celui qui a été élu de fait (le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta). Le ton doit être donné par lui-même, ça doit se faire sans honte. Quant on a pas eu honte de s’asseoir sur un fauteuil usurpé, on ne doit pas avoir honte de vouloir rassembler les Maliens. Il faut mettre le Mali au-dessus de tout. Pour les orgueils mal placés, il faut les mettre de côté », a souligné Me Demba.
Par ailleurs, l’ancien ministre informe qu’il y a une autre lettre de l’EPM (Ensemble pour le Mali), regroupement de la majorité présidentielle, adressée à l’opposition pour demander une rencontre. L’objectif de cette demande est de parler avec l’opposition au sujet de la révision constitutionnelle.
Source: Lerepublicainmali