Pouvoir de Transition : Ces discrètes lettres d’Assimi…

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Le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta a la discrétion dans les chromosomes. C’est au point qu’il ne veut surtout pas que ses compatriotes sachent le contenu des lettres relatives quand même à leur avenir commun…

Ah, pourquoi diantre les dirigeants de la CEDEAO ne sont-ils pas discrets ? Comment peuvent-ils divulguer si hardiment le contenu des correspondances discrètes voire hyper-confidentielles, que le président de la Transition malienne leur fait parvenir sans bruit ? Ont-ils oublié que le colonel Assimi Goïta est un militaire jusqu’aux os et que dans l’Armée, on ne parle pas, mais on agit ? L’Armée n’est-elle pas qualifiée de « Grande Muette » dans tous les pays ? Pourquoi le président Nana Akuffo Addo et ses pairs s’empressent-ils tant à ébruiter les missives qu’on leur adresse pour expliquer la volonté de changement sur les bords du Djoliba ? Décidément, ces dirigeants de la CEDEAO n’aiment pas la discrétion et c’est dommage pour nous Maliens, qui aimons agir…sans parler. Sauf que nos actions peinent à nous sortir de l’auberge !

En effet, le dimanche 12 décembre dernier est la deuxième fois, durant cette Transition, que les Maliens apprennent que leur «président de la Transition » a écrit une lettre de deux pages (précision du correspondant de l’AFP) adressée au président en exercice de l’organisation, le chef de l’Etat ghanéen Nana Akufo-Addo. « La République du Mali, par ma voix, s’engage à vous fournir au plus tard le 31 janvier 2022 un chronogramme (calendrier) détaillé”, affirme-t-il dans ce courrier de deux pages obtenu par l’AFP.

Avant cela, le 7 novembre passé, les Maliens avaient aussi appris que le locataire provisoire du palais de Koulouba avait adressé un courrier au président ghanéen en exercice de la CEDEAO avec la même méthode. Ce courrier informait les dirigeants ouest-africains de l’impossibilité de tenir les élections en février 2022.

C’est sur RFI, que la plupart des Maliens ont appris, un peu surpris et circonspects, l’existence de ces deux correspondances relatives à la conduite du pays. Certains acteurs sociopolitiques maliens en ont ressenti une gêne, eux qui croient beaucoup au projet du Malikura, devant mettre en symbiose le dirigeant et le peuple. Ce sentiment est conforté par les détracteurs du pouvoir de transition, accusé de ne pas être à l’écoute des forces politiques internes. Sinon, comment peut-on  prôner l’union sacrée au chevet du pays et ne pas jouer à la concertation et aux échanges d’informations (à l’exclusion du secret-défense) avec des acteurs nationaux ? D’aucuns verront même en cette méthode excessive une forme de mépris vis-à-vis des forces vives nationales.

Ce sentiment pousse les observateurs à se demander si les dirigeants de la Transition veulent vraiment opérer le changement souhaité par tous. Ils déplorent le manque de transparence dans la conduite des affaires du pays, mais aussi le manque d’écoute à l’endroit des interlocuteurs politiques.

A titre d’exemple, en guise de consultation de la classe politique, le colonel Assimi Goïta a récemment reçu les responsables des partis politiques et de la société civile au palais de Koulouba. Mais il s’est, à cette occasion contenté de faire son discours, sans donner la parole à ses interlocuteurs du jour. Tous étaient repartis frustrés, la mort dans l’âme. Comment peut-il alors connaître l’état d’esprit des partenaires privilégiés du processus électoral ? Comment peut-il recueillir des informations fiables sur la marche du pays ? Le moins que l’on puisse dire est que le chef de l’Etat a des efforts à faire sur le plan écoute et concertations de ses compatriotes. C’est donc à lui de rectifier le tir et redresser le tort que son Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, a déjà causé à de nombreux chefs de partis politiques, qui ont fini par opter pour le boycott des assises nationales de la refondation.

Kassoum TOGO

Source : Mali Horizon

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