Pouvoir de transition : Pourquoi il faut éviter d’ouvrir d’autres fronts

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Dans l’optique de dénoncer le néocolonialisme français et ses valets locaux, le pouvoir malien de transition a fini par se faire plusieurs… ennemis. Il urge d’œuvrer à rectifier le tir.

Le pouvoir de Transition s’est tellement inscrit dans une posture de reconquête de la souveraineté du Mali, qu’il a fini par se faire plusieurs ennemis. Alors qu’avec une dose suffisante de diplomatie, l’objectif recherché par le Colonel Assimi Goïta pouvait être atteint, sans dégâts.

En effet, selon bien d’observateurs, la suspension de la coopération avec la France, passant par la dénonciation des accords de défense entre Paris et Bamako, pouvait se décider dans un climat moins conflictuel. Ceci devait passer par un processus de discussions et de dénonciations par des canaux moins humiliants pour la France.

C’est ainsi que la demande de retrait de la force Barkhane du territoire national pouvait, dans un processus diplomatique et militaire  hardi,  s’imposer  toute seule. Les autorités françaises constateraient, dans ce cas de figure, l’inefficacité ou l’échec cuisant de la présence de cette forme au Mali pendant presque 9 ans. N’était-il pas possible que les opérations militaires anti-terroristes des Famas comme « keletigui », « Maliko » et autres puissent être menées dans les zones où étaient présentes la force Barkhane ? Ce procédé aurait permis d’exposer les tares et les insuffisances de la présence militaire française au Mali. Ce qui aurait contraint Emmanuel Macron et ses désormais ex-collaborateurs comme Florence Parly et Jean Yves Le Drian à comprendre que le renouveau malien ne pouvait plus s’accommoder d’une quelconque duplicité de forces impérialistes de complaisance ?

Par ailleurs, au plan diplomatique et médiatique, le gouvernement pouvait avec un certain tact obliger la coopération française à s’ajuster aux besoins de souveraineté d’un grand pays comme le Mali. Dans cette optique, les médias français comme France 24 et RFI devraient être invité leur méthode de travail et de relai de l’information concernant le Mali.

Idem pour la brouille diplomatique survenue entre le Mali et ses voisins de la CEDEAO et de l’UEMOA. Par une sorte de diligence, les plus hautes autorités de la transition malienne pouvaient éviter le pied de nez qui a été fait aux dirigeants comme Alassane Ouattara, Nana Akuffo Addo pour empêcher les sanctions prises à compter du 9 janvier 2022. Cette situation de désaccord entre Bamako et les autres capitales de la sous-région expose les dirigeants de la transition malienne, considérées comme des acteurs téméraires narguant la communauté internationale et hostiles au retour rapide du pays à la normalité constitutionnelle.

Cette situation pousse à agir afin que l’Etat malien fasse tout pour ne plus attiser de nouvelles adversités, comme la mésentente qui vient de naître entre le Mali et ses partenaires du G5-Sahel. Les autorités maliennes doivent poser des actes suscitant l’adhésion et la sympathie des autres Etats sur sa cause. Il n’est pas souhaitable que Bamako adopte des positions de fermeté ou une posture de justicier au point de se mettre à dos tous ses interlocuteurs. Car, en s’inscrivant dans cette logique, Bamako risque de devenir un Etat frappé d’isolement, malgré la justesse de la cause soutenue par ses dirigeants.

Boubou SIDIBE 

Source : Maliweb.net

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