Pratiques de l’esclavage dans le cercle de Bafoulabe : Où est la conscience du Gouvernement ?

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Au Mali, un homme malmené et ligoté en public pour s'être opposé à l’esclavage (The France 24 Observers)Une photo à titre illustratif
Au Mali, un homme malmené et ligoté en public pour s'être opposé à l’esclavage (The France 24 Observers)Une photo à titre illustratif

Face à la recrudescence de la violence liée aux pratiques de l’esclavage par ascendance dans le Cercle de Bafoulabé, Région de Kayes, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) interpelle le gouvernement à poursuivre et traduire en justice les auteurs, co-auteurs et complices de ces abus des droits de l’Homme.

Malgré les instruments de dissuasion et les campagnes de sensibilisation, des pratiques esclavagistes ont de lendemain meilleur encore au Mali. Comme cela été le cas le 29 septembre courant dans le Cercle de Bafoulabé, Région de Kayes.

En effet, des manifestations violentes, se traduisant, notamment par des atteintes aux droits à la vie, à l’intégrité physique, aux biens, se sont commises dans le Cercle. Celles-ci ne cessent de susciter indignations et inquiétudes, surtout en ce 21ème siècle.

Dans un communiqué N°018-2021, du 30 septembre dernier, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a exprimé sa très vive préoccupation par rapport à la recrudescence de la violence liée aux pratiques de l’esclavage par ascendance. La CNDH se fonde, entre autres, sur le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples, et rappelle spécifiquement les dispositions de l’article 2 de la Constitution du Mali selon lesquelles « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ».

Tout en condamnant avec fermeté les violences perpétrées entraînant parfois mort d’hommes sur des personnes en raison de leur soi-disant statut « d’esclave », le président de l’Institution nationale des droits de l’Homme, AguibouBouaré, invite le Gouvernement à tout entreprendre pour mettre fin à ces violences récurrentes et « recommande aux autorités compétentes de poursuivre et traduire en justice les auteurs, co-auteurs et complices de ces abus des droits de l’Homme ».

Nonobstant ses multiples appels, la CNDH semble ne pas être écoutée, par les différents du gouvernement du Mali. Mais, elle ne baisse pas les bras, elle a réitéré son appel « à l’attention du Gouvernement à l’effet d’initier dans les meilleurs délais un dialogue inclusif en vue de la résolution durable de la question de « l’esclavage par ascendance » au Mali, en général, dans les Régions de Kayes, Kita, Nioro du Sahel en particulier ».  Aussi a-t-elle appelé les populations concernées à cesser tout acte de violence et à œuvrer en faveur de la paix et de la cohésion sociale. Sera-t-elle entendue cette fois-ci ?

Les gouvernements précédents du Mali n’ont pas réussi à mettre un terme à cette pratique qui date d’un autre siècle. Les autorités de la transition ont d’autres chats à fouetter, notamment la lutte contre le terrorisme, l’organisation des élections, les réformes institutionnelles et constitutionnelles. Le silence du Gouvernement sur ces violences laisse perplexes et inquiets.

Cyril Adohoun

Source : L’Observatoire

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