Le Mouvement du 5 juin de Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) qui a contribué à faire chuter le régime démocratique du feu Ibrahim Boubacar Keïta à la suite d’une série de manifestation et de prière sur le boulevard de l’indépendance sous la conduite de son autorité morale de l’époque, Imam Mahmoud Dicko, a célébré le dimanche dernier, son deuxième anniversaire. Cette fête intervient au moment où le mouvement traverse une crise interne et occupe au même moment la primature. Occasion de faire le bilan et de se projeter.
C’est dans une salle de 1000 place du Centre International de Conférence de Bamako (CICB), bondée de monde que le M5-RFP a soufflé sa deuxième bougie. Cette date commémorative s’inscrit sous le signe de la « Rectification de la transition : Pari gagnant des Forces Patriotiques pour un Mali Refondé ». Pour l’occasion, en plus des membres du mouvement, les leaders et cadres de plusieurs autres mouvements et associations, partis politiques et les membres du CNT ont effectué le déplacement. Il s’agissait pour ce mouvement qui traverse une crise interne depuis le renversement du régime d’IBK de resserrer les rangs, d’appeler à l’union et à la cohésion et surtout les maliens à se donner la main pour accompagner les autorités actuelles de la transition.
Pour la circonstance, plusieurs responsables se sont succédé au pupitre tels que le vice-président Boubou K Traoré, Abdoul Kader Maïga, Pr Ibrahima Ikassa Maïga, Mme Coumba Yarissa et Choguel Kokalla Maïga, président du comité stratégique du M5-RFP. Le message est claqué sur la cohésion, la paix et l’entente entre les fils et filles du pays de tous les bords. Il s’agit selon eux, de faire en sorte que cette période transitoire soit une période propice à la mise en œuvre de réformes qui permettront au Mali d’avoir des institutions fortes pouvant conduire la destinée du peuple malien.
Aux dires du président par intérim, lorsque les occupations du Choguel l’empêchent de présider les honneurs, le souvenir consiste à jeter un regard rétrospectif sur la gouvernance du Mali, l’état de lieu de la crise multidimensionnelle qui sévit dans le pays depuis 2011. « La réflexion et la communion vont nous amener à prendre option pour la défense et la souveraineté nationale au prix de notre sang comme le dit notre hymne national », a-t-il déclaré.
Prenant la parole, le premier ministre Choguel Kokalla Maïga a salué la mémoire de toutes les victimes de la crise qui ont donné leurs âmes pour que la lutte du M5 réussisse. Il reconnaît tout de même que cela ne pouvait pas se faire avec le M5 seul.
« Au total, quand vous prenez les objectifs de départ, et ce qui a été engrangé en un an, je pense que les militantes et les militants du M5 doivent être fiers des résultats obtenus. Le M5 a eu un partenaire fiable. Ceux qui ont agi, ont parlé, ont décidé au nom des Forces Armées et de Sécurités ; je veux dire le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta et ses compagnons », a-t-il soutenu. L’homme ne s’est arrêté en si bon chemin et a également indiqué : « le M5 ne pouvait pas réussir seul sans l’accompagnement du Conseil National de Transition avec à sa tête l’honorable Colonel Malick Diaw. Il faut rendre à César ce qui est à César. Sans l’accompagnement du CNT, nos tâches auraient été illicites ».
« Les deux pieds sur lesquels le gouvernement marche, le gouvernement de transition, le conseil national de transition sont en train de faire chacun dans son domaine le travail obtenu l’union sacrée des Maliens. C’est avec ça que nous faisons face à l’adversité…, ça fait maintenant deux ans que notre vit de ses propres ressources internes. Ça fait deux ans que nous avons équipé notre Armée plus que les trente dernières années réunies », selon Choguel Kokalla Maïga, qui, à l’occasion de la célébration de ce deuxième anniversaire, n’a pas manqué de lancer un appel à toutes les Forces sociales. « Quel que soit ce que nous avons causé avant le 18 août, nous sommes tous des Maliens, qu’on se mette à plusieurs pour sauver l’essentiel », insiste-t-il.
Il faut rappeler qu’un film d’une vingtaine de minutes a été projeté, au cours duquel beaucoup de militants du mouvement ont témoigné de leur lutte afin de pouvoir mieux évaluer leurs bilans et se projeter dans une nouvelle, celle de refonder le Mali aux aspirations du peuple malien.
Sidy Coulibaly
Source : L’Observatoire