Guillaume Soro a vu sa candidature pour l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire recalée. Une décision que l’ancien président de l’Assemblée nationale conteste. Depuis Paris, où il se trouve actuellement, il a donc lancé un appel à l’opposition au président Ouattara à s’unir.
Mardi, la Cour africaine des droits humains et des peuples a demandé à la Côte d’Ivoire de lui permettre d’être candidat. Pour l’instant, il ne l’est pas. Ce qui lui fait dire ce jeudi matin, depuis Paris, que le scrutin ne peut avoir lieu le 31 octobre : « Maintenir cette élection, mesdames et messieurs, du 31 décembre 2020 n’a aucun sens, c’est une évidence. De même, participer à cette élection serait cautionner le coup d’État civil de monsieur Ouattara. »
« Saisir la Cédéao, l’UA, l’UE, l’ONU »
Et Guillaume Soro en appel désormais au reste de l’opposition pour faire front commun contre l’actuel président : « C’est pourquoi, j’en appelle à une unité d’action de l’opposition pour stopper monsieur Ouattara dans sa folle aventure par tous les moyens légaux et légitimes. Je demande aux candidats, retenus ou non, spécifiquement au président Bédié, au président Gbagbo, au Premier ministre Affi N’Guessan, au ministre Amon-Tanoh, au ministre Mabri Toikeusse, de prendre ensemble nos responsabilités et de faire bloc. Il s’agira tous ensemble de saisir la Cédéao, l’Union africaine, l’Union européenne, l’ONU en vue d’obtenir des élections démocratiques transparentes et inclusives, comme ce fut le cas en 2010, et ceci sans préjudice. Ensemble, nous devons organiser la mobilisation de tout le peuple ivoirien depuis la campagne, les hameaux, les villages et les villes pour faire barrage au troisième mandat inconstitutionnel et interdit de monsieur Ouattara. »
Confiants sur ses soutiens
Au fil des déclarations des uns et des autres, il apparait que personne ne semble remettre en cause la pertinence de cette proposition. Mais qu’aucun candidat aucun d’entre eux ne peut dire à quoi ressemblerait une telle alliance. De son côté, Guillaume Soro semble confiant sur le fait de pouvoir rassembler l’opposition. Il l’exprime dans sa conférence de presse tenu à Paris : « Il y a plutôt une disposition des opposants à dire que si le Conseil constitutionnel à valider la candidature de M. Ouattara envers et contre tout en violant la Constitution, ce n’est pas lors du résultat de l’élection que ce Conseil constitutionnel se réveillera pour dire la vérité des urnes. »
Pour la branche du FPI de Pascal Affi N’Guessan, il faut appuyer favorablement l’initiative de Guillaume Soro dans le but d’éviter « des confrontations comme en 2010 ». Un des porte parole Jean Bonin Kouadio affirme que, dans l’état actuel des choses, Pascal Affi N’Guessan « ne se placera pas dans une logique électoraliste ».
Pour Albert Toikeusse Mabri, candidat recalé par le Conseil Constitutionnel, la « mobilisation de l’opposition s’impose » pour un « retour à la démocratie et à la paix » il déclare être aux côtés de tous ceux qui agiront dans ce sens.
Frank Anderson, un porte-parole du FPI pro-Gbagbo, rappelle que l’ancien président a toujours oeuvré pour le rassemblement et la réconciliation. Mais ce responsable refuse, dans les conditions actuelles, de parler « d’alliance » entre membres de l’opposition. Enfin le PDCI, parti d’un autre ancien président Henri Konan Bédié, n’a quant à lui pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
En plus de celle de l’actuel chef de l’État, trois autres candidatures ont été validées par le Conseil constitutionnel pour le scrutin du 31 octobre. Il s’agit de Henri Konan Bédié pour le PDCI, de Pascal Affi N’Guessan pour le FPI et Kouadio Konan Bertin, candidat indépendant.
Source : Rfi