Dr Oumar Mariko a accusé, lors d’une conférence de presse, les chasseurs, dans la localité de Bandiagara, d’avoir « fait sortir un des blessés de Bounty de l’ambulance et de l’avoir exécuté parce qu’il est peul ». Cette accusation est jugée, par le président du mouvement Baguine SÔ, comme « un amalgame pour mettre à dos les communautés dogon et peul ». Et l’ancien député de Kolondièba est invité à revenir sur ces accusations.
« Vers Bandiagara, des chasseurs ont fait sortir un des blessés de Bounty de l’ambulance. Sur place, un parent du blessé a appelé un membre du Sadi pour lui dire que le blessé a été fait sortir de l’ambulance par des chasseurs. Ce dernier a demandé à ce que son interlocuteur passe le téléphone audit chasseur. Chose qui a été faite. Il a dit au chasseur que la personne qu’ils ont fait sortir de l’ambulance n’est pas terroriste. Et le chasseur lui a demandé s’il (le blessé) n’était pas peul avant de le tuer. », a révélé le président du parti Sadi, Dr Oumar Mariko, lors d’une conférence de presse qu’il a organisée sur l’attaque de Bounty.
Mariko appelé à revenir sur sa déclaration
L’accusation faite par Oumar Mariko contre les chasseurs de la région de Bandiagara a suscité la colère du président du mouvement Baguine SÔ, Hamidou Djimdé, qui est sorti de son silence. « Au cours de la rencontre qu’il a tenue sur la situation de Bounty, Oumar Mariko a tenu des propos qui nous ont choqués. Il a dit que l’un des blessés de Bounty a été simplement enlevé par les chasseurs de Bandiagara et éliminé parce qu’il est peul », a déploré Hamidou Djimdé.
Pour lui, ces propos de Oumar Mariko ne vont que créer de l’amalgame entre Dogons et Peuls. « Oumar, ne crée pas l’amalgame entre les Peuls et les Dogons », dit l’ancien député de Koro qui ajoute que la crise du centre est uniquement contre les groupes terroristes.
Selon lui, le président du Sadi, en disant que les jeunes chasseurs ont enlevé un jeune peul et l’ont tué parce qu’il est peul, crée de la frustration entre les Peuls et les Dogons. Hamidou Djimdé invite ainsi le président du Sadi à corriger cette accusation considérée comme « non fondée ». « Nous lui demandons de revenir sur ce qu’il a dit ou de ne plus reprendre ces propos à l’égard de notre communauté, à l’égard de nos chasseurs », a-t-il laissé entendre. Le président du mouvement Baguine SÔ n’en décolère pas et ajoute : « Il ne faut pas profiter de cette crise pour créer l’amalgame entre deux communautés qui ont vécu pendant des milliers d’années. Le premier voisin du dogon est le peul ».
Il a, par la suite, exprimé son mécontentement quant au désintérêt de la classe politique aux souffrances des populations du pays. « Nous ne faisons que compter nos morts, nos orphelins, nos veuves. Et dans cette situation, nous ne voyons pas la compassion de nos compatriotes. Nous ne voyons pas la compassion de ces hommes politiques qui, lors des élections, viennent conquérir nos voix » , a regretté Hamidou Djimdé.
Par ailleurs, le président du mouvement Baguine SÔ a sollicité l’implication de tous pour le retour de la paix et du vivre ensemble au pays dogon. « Il est temps que tout le monde s’implique pour le retour de la paix au centre du Mali », a laissé entendre le président du mouvement Baguine SÔ.
Boureima Guindo
Source : Le Pays