Onu-Sida déclare que le Sida reste une urgence mondiale car il pourrait tuer des millions de personnes dans les années à venir. De récentes données indiquent que les nouvelles infections au VIH touchent plus les jeunes. La nouvelle stratégie de lutte met l’accent sur la prévention et le dépistage notamment chez les cibles clés dont les jeunes, pour freiner la chaîne de contamination. Toutefois les acteurs impliqués dans la lutte contre le VIH/Sida déplorent une faible fréquence de dépistage du fait du déficit de communication sur la pandémie.
Selon la stratégie mondiale de lutte contre le Sida 2021-2026 publiée par Onu-Sida, les jeunes représentaient 28% des nouvelles infections en 2019. Cette même stratégie met l’accent sur l’importance de la prévention et des dépistages pour freiner la chaîne de contamination. Après 40 ans de riposte, les constats montent que le rythme des tests de dépistages du VIH a diminué et pour les acteurs impliqués dans la lutte, ceci s’explique par une faible communication autour la pandémie mais surtout par l’inadaptation des messages aux cibles.
L’appui communicateur d’Onu-Sida au Mali, Dr Bassirou Diallo, estime que comparativement aux précédentes décennies, il y a peu de communication autour de la pandémie du Sida. « Dans le temps, on assistait à une plus grande communication et sensibilisation au sein de la population. Mais ces dernières décennies, le pied est un peu levé aux campagnes de sensibilisation alors qu’il y a un renouvellement générationnel. Et l’actuelle jeunesse bénéficie de peu d’informations. Actuellement, les moyens sont plus investis dans la prévention de façon générale que spécifique des populations clés. Alors qu’il est important de voir toutes les stratégies afin que les jeunes puissent se sentir concernés et intégrer le programme pour agir en tant qu’acteur et aller vers le dépistage afin d’aller vers le traitement qui contribue à relever le pari de l’atteinte des 90 90 90 ». Ses propos sont renchéris par Dr Chaka Sacko, médecin au niveau du Centre de santé de référence de Niamankoro qui déplore la faible fréquentation des jeunes pour le dépistage et ce malgré la décentralisation des services de prévention et de dépistage qui se trouvent au niveau de tout centre de santé (Cscom, Csref, hôpitaux), en plus des centres de diagnostic volontaire (CDV). D’après les témoignages de certains jeunes filles et garçons de 16 ans à 35 ans, on constate que peu d’entre eux ont conscience du danger de contracter le VIH. De ces témoignages, on retient que les méthodes de protections contre la transmission du VIH ne sont pas respectées par la grande majorité de ces gens. Quant au dépistage pour connaître leur sérologie, aucun d’entre eux ne s’est déclaré volontaire à le faire, alors que le rapport d’avancement national indique qu’il faut s’assurer que 90% des jeunes possèdent les compétences, les connaissance et la capacité de se protéger du VIH ».
La chargée de la communication du réseau des jeunes ambassadeurs sur la santé de la reproduction, Fanta Cissé, soulignant la vulnérabilité des jeunes au Mali face au VIH/Sida notamment la grande vulnérabilité des jeunes filles (15 à 18 ans), dira les efforts consentis par le réseau et ses partenaires pour sensibiliser et encourager les jeunes à adopter des comportements préventifs et à aller se faire dépister.
A ce titre, le réseau initie plusieurs activités dont les campagnes de sensibilisation via les caravanes, les réseaux sociaux et autres canaux visités par les jeunes. Toute chose favorable quand on sait que le Mali dispose d’une loi générale (loi N°06/028 du 29 juin 2006) définissant les règles relatives à la prévention, la prise en charge et au contrôle du VIH/Sida.
Khadydiatou SANOGO/maliweb.net, Ce reportage est publié avec le soutien de JDH et FIT en partenariat avec WILDAF-Mali et la Coalition des OSC/PF