Primature : Le challenge de Choguel

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Choguel kokala Maiga
Choguel kokala Maiga

Ce n’est guère un secret, c’est Choguel K Maïga qui occupera le fauteuil primatorial. Sa nomination en qualité de Premier ministre attendu après la nomination du chef de l’Etat, Assimi Goïta. Entre expérience, ayant une parfaite maitrise de tous les dossiers de la nation, Choguel ne manque pas d’autant pour relever les défis qui l’attendent. Qui est Choguel ? Quels sont les dossiers urgents qui sont sur la table à la cité administrative.

Né vers 1958 à Tabango (cercle d’Ansongo), Choguel Kokalla Maïga y a entamé ses études fondamentales qu’il poursuivra à Bara. Après le DEF, il est orienté au Lycée technique de Bamako. Après avoir obtenu son Baccalauréat en 1977, il s’inscrit à l’Institut des télécommunications de Moscou pour en sortir en 1983 comme Ingénieur des télécommunications (spécialité satellite et faisceaux). Choguel Kokalla Maïga obtiendra plus tard un Doctorat d’Etat en télécommunications en 1988.

Il occupe alors divers postes techniques au sein de la Société des télécommunications du Mali (SOTELMA) : Ingénieur des projets à la Direction des études et de la planification, Coordinateur national du programme national de la mise en œuvre du Plan directeur des télécommunications, Directeur de l’Ecole nationale des postes et télécommunications.
Membre de l’Union nationale des jeunes du Mali sous le Régime de Moussa Traoré, Choguel Kokalla Maïga devient en février 1997 Président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR). En 2002, il se présente à l’élection présidentielle où il obtient 2,73 % des voix au premier tour, avant de soutenir au second tour Amadou Toumani Touré. Dans la perspective des législatives qui suivent, il s’allie au Rassemblement pour le Mali (RPM) d’Ibrahim Boubacar Kéïta et au Congrès national d’initiative démocratique (CNID) dans la coalition Espoir 2002.

En 2013, il sera de nouveau candidat à la présidentielle…

En janvier 2008, il est nommé Directeur du Comité de régulation des télécommunications (CRT).

En mai 2021, le nouveau PM rejette la proposition de Bah N’Daw de faire entrer le M5-rfp au Gouvernement Moctar Ouane (2).

Le 28 mai 2021, peu après la démission du Président de transition, Bah N’Daw, et de son Premier Ministre Moctar Ouane, le Colonel Assimi Goïta décide de confier le poste de Premier ministre au M5-rfp. Celui-ci désigne Choguel Maïga pour occuper la primature. Le choix porté sur lui n’est pas fortuit. Et, pour cause, il aura fait preuve de vision, de rassemblement, de dynamisme et de cohérence et le tout avec une rigueur et une constance hors du commun tout au long du combat pour le changement du M5-rfp, après la disparition brutale du Chef de file de l’opposition, feu Soumaïla Cissé

 Ces chantiers qui attendent Choguel !

Les chantiers qui attendent le PM sont énormes. L’économie a pris un sérieux coût durant ces derniers mois depuis le coup d’Etat d’août 2021. Il va devoir vite composer avec une classe politique divisée pour des intérêts personnels et égoïstes, mais aussi avec une junte militaire qui est aujourd’hui entre le marteau et l’enclume. Donc, la tâche ne sera pas du tout facile pour le nouveau Chef du Gouvernement de la transition qui doit mettre tout son poids dans la balance pour éviter d’être manipulé par les différents acteurs qui veillent sur leurs intérêts partisans.

En effet, aujourd’hui, les Maliens désirent, sans illusions, avoir un Premier Ministre d’expériences, respecté et respectable, qui puisse rassembler, réconcilier  tous, prévenir les conflits inter ou intracommunautaires. Un Malien qui exercera une gouvernance vertueuse, qui connaît le pays, les communautés, qui est à l’écoute et peut parler à tout le monde. Sur la capacité du nouveau Premier Ministre à répondre à ces attentes, voire à les incarner, beaucoup s’interrogent et nombreux sont ceux à douter, tant il a la connaissance parfaite de plusieurs dossiers.

Mais, la question urgente reste aussi les réformes institutionnelles et constitutionnelles. Les élections législatives contestées d’avril dernier ont été le détonateur de la crise politique malienne. Le Premier Ministre Maïga doit s’atteler à l’organisation des élections transparentes avec à la clé un fichier électoral consensuel, quête qui fait partie des soucis majeurs des Maliens et de la classe politique nationale. Parce que la bonne organisation du scrutin rassurera les populations d’un pays qui aura frôlé la catastrophe.

Autre défi majeur est d’assurer la sécurité des Maliens. La menace terroriste reste à un niveau extrêmement élevé au Mali. Ce dossier-là, Dr Maïga le connaît. Les forces armées présentes au Nord et au Centre du pays subissent des attaques répétées, si elles ne sont tout simplement pas victimes d’engins explosifs improvisés. D’où, la situation sécuritaire n’a cessé de se détériorer depuis 2012. Les attaques contre des camps de l’Armée malienne et les forces étrangères (Barkhane et MINUSMA) se sont multipliées, de même que les affrontements intercommunautaires.

Autre défi à court terme : séduire les Bailleurs et Investisseurs étrangers. Le pays fait face au poids d’une pluie de sanctions prise par de certains partenaires, notamment en la CEDEAO, l’UA, la Banque Mondiale, …

Il urge pour Choguel de relever le défi du renflouement des caisses de l’Etat. Les réformes qui s’imposent pour créer le cadre macro-économique nécessaire à cette fin doivent être engagées au plus tôt.

Ainsi, M. Maïga pourra vite améliorer le cadre de vie, sensiblement dégradé, des 20 millions de Maliens. Ceux-ci, en grande majorité, tirent le diable par la queue.

Le nouveau PM devra faire face à plusieurs mouvements de contestations dans plusieurs secteurs. Les revendications des syndicats sont sans aucun doute parmi les dossiers qui attendent à la primature.

En outre, notons qu’au plan syndical généralisé, le nouveau Premier Ministre prend fonctions dans un contexte de vie sociale très tendue. Coupures d’électricité répétitives, grèves des Blouses blanches, des Administrateurs civils, des Transporteurs…

Ce climat de grogne généralisée rend la situation intenable pour tout Gouvernement. Le nouveau Chef du Gouvernement doit mesurer l’ampleur à la mesure des défis afin de relancer un pays en arrêt.

Autre chantier urgent pour Choguel Maïga, la gestion de la crise du Nord avec une stratégie claire sur l’Accord d’Alger et le retour de la paix et la fin des affrontements intercommunautaires au Centre, la refondation de l’Etat-nation, la préservation de l’intégrité territoriale du Mali avec le retour effectif de l’Administration sur l’ensemble du territoire national.  Les multiples scandales financiers qui ont fait l’objet d’articles de presse mais qui n’ont jamais fait l’objet de procédures judiciaires devant les juridictions compétentes doivent faire l’objet d’enquêtes ainsi que les auteurs du massacre des 23 manifestants les 10,11 et 12 juillet 2020 (Un mois avant la chute d’IBK) lors des contestations populaires organisées par les membres du M5-rfp qui doivent être identifiés et poursuivis.

Le nouveau PM doit pouvoir faire face à ces immenses chantiers, lui qui est réputé intelligent et constant dans ses prises de décisions. Alors au boulot PM !

Mohamed Sylla

Source : L’Aube

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