Les sites d’accueil des patients infectés au coronavirus connaissent certes quelques difficultés qui ne sont pas insurmontables. Mais les allégations faisant état de mauvaises conditions ne sont pas fondées.
Depuis un certain temps, une certaine opinion s’indigne sur les réseaux sociaux et autres plateformes de communication des conditions de prise en charge des malades atteints de coronavirus dans les différents sites de traitement. Ces récriminations sont-elles fondées ? Les malades du coronavirus sont-ils pris en charge dans les meilleures conditions ? Nous avons touché les praticiens et les responsables de services dans les hôpitaux.
À l’Hôpital du Mali, le site de prise en charge des patients de la Covid-19 n’a rien de repoussant. Le responsable en charge de l’hygiène, Mohamed Camara, nous ouvre les portes de la zone verte, où les équipes de soins se préparent avant d’aller à la rencontre des malades. Lui et son équipe (six hygiénistes et 10 techniciens de surface) travaillent par brigade à rendre propre ce lieu de jour comme de nuit. Ils évacuent les déchets et désinfectent les salles avec de l‘eau chlorée pour minimiser les risques de contamination au coronavirus du personnel soignant.
L’hygiéniste explique que de temps en temps, un membre de l’équipe passe pour constater les conditions d’hygiène dans les salles des malades. «On désinfecte régulièrement les draps avant de les ramener à la buanderie», explique-t-il. Mais il reconnaît quelques difficultés liées au comportement des malades eux-mêmes. En effet, certains d’entre eux, notamment ceux qui ne sont pas alités, ont tendance à salir les lieux sans gêne.
Le point focal du site de prise en charge des cas confirmés de coronavirus à l’Hôpital du Mali, Dr Boubacar Sidiki Dramé, évoque certaines difficultés, notamment la problématique de gestion des cas suspects qui arrivent avec un tableau de détresse respiratoire. Ceux-ci ne peuvent être hospitalisés avec les malades ordinaires parce qu’il faut pousser les investigations pour confirmer ou infirmer la pathologie, avant de prendre la décision qui s’impose.
Ces cas suspects sont donc pris en charge à l’entrée où des tentes sont dressées à cet effet, souligne le praticien. Voir ces cas suspects sous les tentes, est traumatisant pour les autres usagers de l’établissement. Un autre problème demeure la faible capacité d’accueil. Pour remédier à ce problème, selon Dr Dramé, le directeur général de l’établissement, Ousmane Attaher Dicko, a instruit le transfert des activités d’investigations sur les cas suspects dans un bâtiment d’une capacité d’accueil de 10 personnes.
Source : L’essor