Production agricole : La politique volontariste porte ses fruits

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Malgré la crise sécuritaire, le secteur rural réalise des résultats probants. Les subventions accordées par
le gouvernement ne sont pas étrangères à cette résilience remarquable de notre Agriculture, dont le Conseil supérieur
envisage l’avenir avec optimisme

Le moteur de notre économie doit continuer à tourner à plein régime malgré la menace du coronavirus et la persistance de la crise sécuritaire. C’est en substance le message du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, après avoir validé «en toute confiance et avec fierté», le bilan de la campagne 2019, ainsi que le plan triennal de campagne agricole 2020-2021-2022.
C’était vendredi dernier, lors de la 10è session du Conseil supérieur de l’agriculture. La rencontre qui s’est tenue dans la salle du Conseil des ministres au palais de Koulouba, a permis au président de la République d’échanger avec les spécialistes sur les grandes préoccupations du secteur rural, «secteur dont le caractère stratégique et la vitalité pour notre pays ne sont plus à démontrer», a souligné le chef de l’État. Avant de se réjouir que malgré l’insécurité et ses conséquences sur la production agricole, le Mali a réalisé des performances sans précédent.
Notre pays a réalisé en effet une production de plus de 10,5 millions de tonnes de céréales, donc un excédent de 4,5 millions de tonnes. La production de coton graine a atteint plus de 700.000 tonnes et celle de la viande rouge plus de 84.000 tonnes. Les inséminations ont concerné près de 6.000 vaches et la vaccination environ 59 millions d’animaux, toutes espèces confondues. «Nul plus que moi ne sera heureux de constater qu’en allouant 15% de nos ressources budgétaires au secteur rural au lieu de 10% comme le recommandait la décision de Maputo, l’effort volontariste du gouvernement a payé au-delà de ce qui était espéré, et en plus vite», s’est félicité le président de la République.
Ibrahim Boubacar Keïta a déploré néanmoins les conséquences de l’insécurité sur le secteur agricole. «Qui sait le nombre d’agriculteurs que les menaces et les conflits ont tenu éloignés de leurs champs ? Qui sait le nombre d’éleveurs dont la mobilité, donc la productivité, a été restreinte par ces mêmes menaces et ces mêmes conflits ? Que dire des femmes dogono, dont la vocation passionnée du labeur a fait du pays des Falaises le premier producteur d’échalotes au niveau national ?»

11 MILLIONS DE TONNES- Le président de la République a assuré encore une fois que le Mali gagnera contre l’insécurité. «Nous ne baisserons jamais les bras. Nous prendrons des coups. Depuis peu cependant, nous en donnons plus que nous n’en prenons. Nous subirons des pertes, car telle est la réalité de la guerre asymétrique. Mais, nous en infligerons plus que nous n’en subirons. Et nous vaincrons», a martelé le chef de l’État qui a salué la mémoire de nos soldats morts la semaine dernière suite à une attaque terroriste à Tarkint. Tout en souhaitant prompt rétablissement aux blessés, Ibrahim Boubacar Keïta a exprimé aux familles endeuillées toute la compassion de la nation entière.
Pour le président de la République, la guerre la plus urgente et la plus attendue est celle du développement. Donc de l’agriculture, de sa productivité, de sa chaîne de valeurs, de son potentiel à nourrir et enrichir notre peuple. En vue d’atteindre cet objectif, le chef de l’État a validé, malgré la nouvelle donne, à savoir le coronavirus sur la propagation duquel il a exprimé son inquiétude, la programmation 2020, les projections 2021 et 2022 ainsi que le coût financier des intrants agricoles.
En termes de production céréalière, les prévisions de 2020 se chiffrent à 11 millions de tonnes, soit un taux d’augmentation de 5% par rapport à 2019. Pour ce qui concerne 2021 et 2022, notre pays ambitionne de produire 11,6 et 12,2 millions de tonnes. Quant à la filière coton, le plan triennal de campagne agricole 2020-2021-2022, prévoit respectivement 820.000 tonnes, 869.000 tonnes et 918.000 tonnes.
Pour atteindre ces résultats, a indiqué le ministre de l’Agriculture, il y a beaucoup à faire. «L’État fait déjà beaucoup pour la subvention des intrants, du matériel agricole, ainsi que dans l’aménagement des terres et la réalisation d’ouvrages. Il faut que l’encadrement technique et nous-mêmes comprenions que seul le terrain paie. Il faut qu’on soit aux côtés des producteurs», a recommandé Ahmed Moulaye Boubacar, avant d’inviter les producteurs à suivre les conseils édictés par les techniciens.
Lors de cette session du Conseil supérieur de l’agriculture qui s’est déroulée à huis-clos, l’accent a été mis, selon le ministre de l’Élevage et de la Pêche, sur la surveillance épidémiologique. Dans le cadre de cette surveillance, Mme Kané Rokia Maguiraga a évoqué des mesures comme la vaccination de 60 millions de têtes d’animaux, toutes espèces confondues. Elle a aussi rappelé une forte recommandation de la session concernant l’exportation d’aliments bétails et de graines de coton qui doivent d’abord servir à nourrir le cheptel national avant d’être exportés.
Selon le programme de production, la filière viande/bétail prévoit 89.000 tonnes en 2020, 93.000 en 2021 et 110.000 en 2022. Concernant la filière lait, les prévisions se situent entre 10.000 et 12.000 tonnes pour les trois prochaines campagnes.

Source: L’Essor

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