Production et commercialisation des oignons au Mali : Une activité en pleine en croissance

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Le potentiel agricole du Mali est encore sous exploité. L’agriculture contribue plus de 1/3 du PIB. Le secteur est majoritairement composé de « privés » exploitations familiales, entreprises de transformation, de commercialisation. Il possède des points faibles notamment au niveau de sa capacité d’autofinancement, de la compétence insuffisante des ressources humaines, de l’insuffisance des infrastructures de base, du manque ou de l’insuffisance d’infrastructures en deuxième rang des obstacles à l’expansion des entreprises après le financement. Pour faire la part des choses de l’agriculture, nous allons nous consacrer sur la filière échalote/oignon.

La production d’échalote/oignon est de 488 901 tonnes en 2013-2014 contre 381 485 en 2014-2015. C’est la région de Ségou qui constitue le plus gros bassin de production d’échalote/oignon au Mali (62%) suivie de Koulikoro (13%), de Mopti (11%) et de Sikasso (6%), puis de Tombouctou (5%). Les rendements moyens d’oignon au niveau national pendant les campagnes de 2013-2014 et 2014- 2015 sont de 19 588 Kg/ha pour l’oignon et de 22 212 Kg/ha pour l’échalote. Le rendement d’échalote est estimé à 30 182 Kg/ha dans les zones inondées de l’Office du Niger. Il tourne entre 30 000 – 35 000 Kg/ha dans la région de Mopti (Bandiagara).

La méthode traditionnelle de conservation est basée sur des infrastructures de conservation traditionnelle qui sont des abris précaires et/ou des greniers ou cases de conservation. Avec le stockage traditionnel, les pertes sont élevées : 60 à 80%. Une méthode de stockage amélioré dans des cases aérées a été mise au point et vulgarisé, notamment dans la zone ON. Il permet de réduire à environ 20% les pertes au stockage. Elle est basée sur des magasins construits spécifiquement pour favoriser l’aération et être dans des conditions optimales de conservation de ces produits périssables.

La transformation de l’échalote est assez répandue surtout dans le pays Dogon (Mopti) où elle est de l’ordre de 45% de la production totale, contrairement à la région de Ségou où elle est encore faible (environ 2% de la production de cette zone). Au total, d’après les données du PCDA, la quantité moyenne d’échalote transformée par an entre 2006 et 2014 est de 21 347 tonnes soit 8% de la production moyenne d’échalote en cette période.

La commercialisation d’échalote/oignon : le Mali dégage un déficit ou solde négatif de production de 849 tonnes d’échalote/oignon qui l’oblige à être importateur de ce produit pendant les mois de novembre et décembre. Au cours de cette période les commerçants s’approvisionnent en oignon en provenance des Pays-Bas via la Côte d’Ivoire. Marchés et flux d’échalote/oignon au niveau national : les 3 principaux bassins de production, d’échalote/oignon à savoir : la zone Office du Niger, le pays Dogon et la zone périurbaine de Bamako (Kati, Koulikoro), déversent leurs productions sur le grand marché de Bamako qui à son tour dessert les petits marchés de la région de Bamako. Il existe des flux d’exportations dirigées vers la sous-région (Guinée, Sénégal, Mauritanie, Côte d’Ivoire et Burkina Faso). L’exportation d’échalote se fait à partir du grand marché de Bamako pour la Guinée et à partir de Sikasso pour la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Il existe deux flux d’importations d’oignon : celui des oignons d’origine néerlandaise qui viennent sur le Grand marché de Bamako via le Sénégal (Dakar) et la Côte d’Ivoire (Abidjan) et l’oignon Galmi en provenance du Niger.

Les acteurs de la filière échalote/oignon sont organisés et structurés par maillon de la base au sommet (village, cercle, régional) et, fédérés au niveau national au sein de l’IFEO (ou Interprofession Echalote et Oignon) qui a son siège à Mopti. Les relations commerciales entre les acteurs des différents maillons sont quasiment à vue, basées sur la routine commerciale. Il n’y a presque pas de contrats formels. Il y a un besoin de formaliser des articulations entre les acteurs de la filière au niveau micro, avec la mise en place des microprojets intégrateurs autour des transformateurs, des conservateurs et des commerçants pour établir des ponts solides entre le maillon amont de la filière (production) et les maillons en aval (transformation et commercialisation).

La place qu’occupe la sous-filière échalote/oignon dans l’économie malienne est imputable aux diverses actions des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) à travers leurs appuis/accompagnements aux acteurs directs de la filière sur le plan technique, organisationnel et institutionnel. Les acteurs publics, les acteurs de la recherche – développement et les PTF jouent un rôle important dans la production et la valorisation de l’échalote.

Le coût de production de l’échalote fraîche ( 2013 à 2015) est estimé à 37 F CFA par Kilogramme dans la zone de l’Office du Niger, 54 FCFA/Kg dans les zones exondées de Ségou, et 61,496 FCFA/Kg à Ségou avec l’utilisation des intrants bio du groupe Eléphant Vert.

Les principaux acteurs de production d’échalote/oignon se présentent comme suit : les Petits producteurs qui cultivent une superficie de 0 à 10% ha  soit 1000 m2 ; les Producteurs moyens cultivent  11 à 20% ha soit 2000 m2  et les grands producteurs cultivent une superficie plus de 20% ha soit plus de 2000 m2.

Les acteurs de la conservation d’échalote/oignon sont en premier des producteurs, puis viennent ensuite les coopératives de producteurs et les commerçants/grossiste d’échalote/oignon ;

Les transformateurs sont surtout des femmes organisées en coopératives ou en réseaux et des sociétés de transformation des produits agricoles tels que la société Bara Musso ;

Les acteurs de la commercialisation sont représentés par des : Grossistes-collecteurs des zones de production, Grossistes de Bamako, Guinée, Détaillantes/revendeuses, Coxeurs.

La stratégie d’intervention pour le développement de la filière échalote /oignon,  trois grands axes stratégiques d’actions peuvent être retenus : premier axe : appui à l’intensification de la production d’échalote/oignon à travers la mise en place d’infrastructures adaptées de maîtrise d’eau en lien avec des pratiques maraîchères agroécologiques ; deuxième axe  : renforcement et intensification les capacités techniques et équipements, matériels adaptés de conservation et de conservation et transformation d’échalote/oignon en vue de rendre disponible le produit toute l’année ; troisième axe: amélioration de la gouvernance économique et inclusive de la filière échalote/oignon.

Mamadou DOLO

SourceInfoSept

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