Selon des sources crédibles, les détenus dans l’affaire dite du « projet de déstabilisation de la Transition », dont le cerveau présumé, à en croire les autorités judiciaires, serait l’ex-Premier ministre Dr Boubou Cissé, vont bientôt recouvrer leur liberté…
Pour des proches des avocats, la demande d’annulation de la procédure judiciaire contre les personnalités poursuivies dans le dossier de « déstabilisation de la Transition » doit, sauf cataclysme, aboutir à « un dénouement heureux ». En clair, assure un juriste-consultant, la procédure sera annulée, dans les prochains jours, avec pour conséquences la libération des personnes détenues et la fin de « la persécution » contre l’ex-Premier ministre, Dr Boubou Cissé. Ce dernier, à en croire plusieurs observateurs, nourrit l’ambition légitime de se lancer dans la course pour l’élection présidentielle de 2022. Et c’est ce qui motiverait aussi cette volonté de « lui casser les ailes ».
Les autres accusés dans cette affaire, qui semble assez insolite (une tentative de renversement d’un régime de Transition militaire par un groupe de six cadres de l’administration !) jurent être totalement innocents dans ce dossier que leurs avocats qualifient de « totalement vide ». Il s’agit du Directeur général de la société PMU-Mali, Vital Robert Diop, du Trésorier payeur général, Mahamadou Koné, du Receveur général du district de Bamako, Souleymane Kansaye, du désormais ex-Secrétaire général de la présidence de la République, Sékou Traoré, du Directeur général adjoint de l’Agence de gestion des fonds d’accès universel (AGEFAU) et de notre confrère et chroniqueur Youssouf Bathily dit Ras Bath.
Selon les avocats, Me Kassoum Tapo, Me Abdourhamane Ben Mamata Touré et leurs collègues, et des témoignages concordants, ces personnes accusées et détenues (à l’exception de Sékou Traoré libéré) sont toutes reconnues comme des « citoyens de très bonne moralité, intègres et ne pouvant faire du mal à une mouche ». Et des collègues à certains de ces détenus de souligner que ce sont des cadres qui se soucient uniquement de leur travail, ils ne pensent même pas un seul instant à un petit poste électif pour qu’on vienne à les soupçonner de vouloir comploter contre l’Etat !
Pour Me Marcel Ceccaldi, l’un des avocats de l’ancien Premier ministre, Dr Boubou Cissé, les dessous politiques de ce dossier sont évidents. Et d’ajouter qu’il faut que tout soit mis en œuvre pour préserver l’image de la machine judiciaire du Mali. « Une justice engagée politiquement s’éloigne par là-même des vertus que requiert la justice et conduit inéluctablement au despotisme », a-t-il commenté lundi passé chez notre confrère Le Prétoire.
L’on rapporte, en outre, que des pressions politiques et diplomatiques se multiplient pour desserrer l’étau autour de cette affaire et il semble que ces interventions sont en passe de faire fléchir les autorités et les faire lever le pied. Ce qui doit conduire, dans les prochains jours, à libérer Robert Vital Diop et ses coaccusés, mais aussi à arrêter la traque contre Dr Boubou Cissé, demeuré « introuvable » selon la justice et « en lieu sûr » selon ses avocats. Faut-il rappeler que le dernier chef du gouvernement du président IBK avait été recherché par des hommes armés vers la fin du mois de décembre dernier à son domicile et est vit caché depuis lors? «Ma maison a été visitée par des agents de la Sécurité d’Etat, le 24 décembre, alors que j’étais sorti faire une course. Ils ont violenté mes employés pour qu’ils disent où j’étais. Mais lorsque mon avocat a contacté la Sécurité d’Etat pour demander si on me recherchait, on lui a dit que non. J’ai donc pensé qu’on essayait d’attenter à ma vie. C’est pourquoi je vis caché dans le pays depuis dix jours.», avait-il déclaré dans les colonnes du Journal Le Temps.
Cette situation de Boubou Cissé et celle des autres coaccusés, confient nos sources, préoccupent plusieurs dirigeants de la CEDEAO et d’ailleurs, qui s’impliquent auprès des autorités de la Transition pour que cette affaire connaisse un dénouement satisfaisant. Ceci, afin que « l’inclusivité » tant souhaitée par les partenaires du Mali pour la gestion de cette période transitoire soit une réalité. Appel auquel les autorités maliennes ne sont pas restées sourdes…
Signalons, par ailleurs, que pour le cas du DG de PMU-Mali, le personnel de la société, les travailleurs du secteur du pari mutuel malien ne cessent de manifester pour réclamer sa libération. « La libération de Vital Robert DIOP est notre objectif final. Travaillez, c’est ce qu’il sait faire, il n’a pas sa place dans une cellule », soulignait récemment Fadama Keïta, secrétaire général du personnel permanent de PMU-Mali, secrétaire administratif de la fédération des banques, du commerce du pétrole et des établissements financiers, secrétaire administratif adjoint de la CSTM (Confédération syndicale des travailleurs du Mali).
Kassoum TOGO
Source : Mali Horizon