Le mardi 26 février 2019, le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme à travers sa Cellule de suivi de la politique nationale de la ville (CS-Ponav) a procédé à des démolitions de réalisations illégales sur des espaces publics dans le District de Bamako notamment un site à Djélibougou en Commune I et un autre à la Cité du Niger en Commune II. Ces actions de protection et de sécurisation des espaces entrent dans le cadre du grand projet de sécurisation et de valorisation des espaces publics dans le District de Bamako, lancé en novembre 2018 par M. Mohamed Moustapha Sidibé, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme.
En effet, le ministère en charge de l’Urbanisme fait face à de nombreux défis en matière de développement urbain parmi lesquels l’offre de services urbains efficaces aux citadins. Ces services sont offerts à travers des espaces qui leur sont destinés dans différents plans de lotissement privé ou public. Composante majeure du domaine public de la collectivité ou de l’Etat, l’espace public est, par essence, le patrimoine commun à tous les habitants et constitue le fondement de l’architecture et du paysage de la ville.
Il en est son armature, offrant le cadre de la mise en relation continue et permanente des hommes, des biens et des idées. L’espace public est un pourvoyeur de service urbain et le lieu des innombrables pratiques de la vie urbaine
Depuis quelques années, les espaces destinés aux équipements collectifs font l’objet de gestion insuffisante voire d’agressions pour plusieurs raisons. Ainsi, il est inquiétant de constater que l’atout potentiel énorme que constitue les espaces publics maliens est mal connu et souvent exploité sans prendre en compte les intérêts des populations urbaines, des collectivités ou de l’Etat. L’exécution des plans de lotissement, pourtant approuvés, ne se fait pas de façon satisfaisante. Plusieurs espaces, notamment ceux destinés à l’amélioration du cadre de vie sont détournés de leur vocation au profit d’usages privés
Le ministère en charge de l’urbanisme, à travers la Cellule de Suivi de la Politique Nationale de la Ville (CS-PONAV) a initié une étude sur le « recensement, la conservation et la valorisation des espaces publics et de l’évaluation de l’offre de services urbains de base ». Ladite étude actualisera celle effectuée par la direction régionale de l’urbanisme et de l’habitat du District de Bamako en 2012. Cette étude a identifié, cartographié et documenté 1600 espaces dans le district de Bamako.
L’étude est conduite concomitamment avec des actions de sécurisation et de sauvegarde des espaces publics dans le District de Bamako à savoir : communication de sensibilisation sur la gouvernance des espaces publics ; opérationnalisation d’un numéro vert pour dénoncer toute agression d’espace public (80.00.11.78); mobilisation sociale pour veiller sur les espaces publics ; la réalisation de deux projets pilote d’aménagement des espaces publics.
Ces actions sont menées sous la responsabilité de la CS-PONAV en partenariat avec le Projet d’Appui aux Communes Urbaines du Mali (PACUM)
Processus de sécurisation
Le processus de sécurisation se fait en synergie avec tous les acteurs impliqués dans la gouvernance des espaces publics notamment le Gouvernorat, les collectivités, les services techniques, la justice, la sécurité, l’assainissement, les populations, etc….
Il comporte plusieurs phases : à travers le numéro vert qui est le 80 00 11 78 l’alerte concernant l’agression d’un espace public est lancée, la fiche d’alerte est renseignée au niveau de la Cellule de Suivi de la Politique Nationale de la Ville et envoyée à la Direction Régionale de l’Urbanisme et de l’Habitat concernée; la DRUH à travers ses antennes basées au niveau des communes fait des investigations sur le terrain sur la nature de l’agression et fait un rapport avec des constats et recommandations d’actions de sécurisation du site; le rapport des investigations est envoyé à la CS-PONAV et un Procès-verbal est envoyé à la juridiction concernée pour des sanctions; n huissier et un expert immobilier sont commis pour évaluer la situation et faire leurs rapports d’expertise; le dossier est ensuite envoyé au gouverneur du District pour qu’il ordonne la démolition.
A. D.