Manifestement, on ne peut compter sur le Premier ministre Choguel Maïga pour le rassemblement que les Maliens appellent de tout leur vœu. En plus de se complaire dans les clivages que dénoncent souvent les observateurs, le chef du gouvernement ne fait rien non plus pour entretenir la flamme de la réconciliation et de l’entente nationales pour lesquelles tout un département ministériel est dédié depuis une dizaine d’années.
Après les déclarations incendiaires et frustrantes sur le mouvement démocratique malien, l’ancien porte-parole du M5 remet ça en cautionnant les tribunes qui remettent au goût du jour de gênants épisodes historiques sur lesquels la CVJR croyait avoir passé l’éponge, dans le cadre notamment de sa mission fondamentale. C’est dans ce cadre, en effet, que l’ancien ministre Oumar Hammadoun Dicko du PSP s’était prêté à un témoignage sur les conditions de détention et de disparition de son père dans les geôles du premier régime d’après indépendance. On était en droit de croire alors à un gage de pardon, à défaut d’un oubli total de la perte d’un être si proche. Mais les rancœurs ont manifestement la vie plus dure quand elles sont entretenues à plus haut niveau. Pendant que la CVJR s’échine à obtenir la réconciliation des cœurs, le Chef du Gouvernement se délecte d’une description des horreurs imputables au pouvoir que Moussa Traoré, son mentor, avait fait chuter.
C’était à la faveur d’un événement organisé sous la houlette de la Faculté des lettres et sciences humaines et que le Premier ministre a présidé. Et c’était visiblement à la grande satisfaction de Choguel MaÏga que l’héritier de Hammadoun Dicko du PSP a ravivé les mémoires et peut-être aussi les haines en égrenant les détails de l’exécution supposée de Fily Dabo et codétenus. L’épisode a fait le tour des réseaux sociaux et on pouvait apercevoir Choguel Maiga suivre avec attention et délectation la description de son ami Oumar Hammadoun Dicko.
La Rédaction
Source : Le Témoin