En convoquant le président de la Ligue démocratique du peuple malien à la gendarmerie du Camp I, le régime IBK (sans certainement le savoir) a offert une tribune à celui-ci, qui n’en demandait pas tant.
Une publicité gratuite. Le gouvernement par son manque de clairvoyance vient de remettre le Général Moussa Sinko Coulibaly en selle. L’ancien ministre de l’Administration Territoriale avait été convoqué à la Gendarmerie du Camp I pour s’expliquer sur le contenu de ces tweets en date du mercredi 2 octobre jugés subversif. Il a pour rappel indiquer qu’il est « impérieux de mettre fin au régime pour abréger la souffrance du peuple malien ».
Cette convocation offre au président de la Ligue démocratique du peuple malien une nouvelle virginité. Car désormais considéré aux yeux d’une partie de la population comme persécuté pour son opinion. Surtout que le pouvoir bat tout le record d’impopularité. C’est en tout cas ce que protestent l’URD (l’Union pour la République et Démocratie), le principal de l’opposition et le parti SADI.
Dans un communiqué relayé par la presse et sur les réseaux sociaux, le parti de la poignée de main rappelle qu’aux termes de l’article 19 de la LOI N° 05-047/ DU 18 AOUT 2005, PORTANT CHARTE DES PARTIS POLITIQUES: « Les dirigeants des partis politiques ne peuvent être poursuivis dans l’exercice de leur mandat pour leurs opinions et leurs activités. » C’est pourquoi, tout en condamnant avec la dernière énergie, le parti dirigé par Soumaïla Cissé estime que cette interpellation viole les dispositions constitutionnelles relatives à la liberté d’opinion et d’expression chèrement acquise dans notre pays.
Avec cette nouvelle capitale de sympathie, l’ancien ministre de l’Administration Territoriale se sent pousser des ailes et multiplie des interventions médiatiques. Les unes les plus poignantes que les autres. De sa sortie du Camp I le jeudi 10 octobre à 18 heures au lendemain vendredi matin, le Général Moussa Sinko Coulibaly a accordé pas moins d’une dizaine d’interview au média. Il est d’ailleurs à la Une de la quasi-totalité des journaux.
A chacune de ses prises de parole, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de juillet –août 2018 n’a pas manqué de fustiger le régime IBK. « Nous avons toujours souhaité un changement de régime pour le bonheur, la liberté, la paix pour tous et rien ne va nous dévier de notre chemin» avait-il déclaré aux journalistes qui l’entendaient à la porte de la gendarmerie. Avant d’enfoncer le clou sur les ondes d’une radio locale le vendredi matin. « Nous demandons la démission du président du République. Parce qu’on a tout essayé et rien à marcher ».
Comme Tiébilé Dramé en 2015, le pouvoir vient de faire du Général Moussa Sinko Coulibaly son opposant numéro 1. Ce que le général démissionnaire ne se fera pas prié pour s’en saisir. Le régime le comprendra à ses dépens.
Abdrahamane Sissoko
Source : Maliweb