Rarement au Mali un mois de ramadan n’a suscité et inspiré une telle appréhension pour des raisons qui ne finissent plus de crever les yeux. Avec la canicule en cours, la précarité financière qui va bon train, le délestage récurrent de l’électricité, beaucoup trop de Maliens nourrissent une peur justifiée quant aux exigences notoires de cette période hautement spirituelle pour la communauté musulmane.
En effet s’il est d’une malheureuse coutume dans notre pays qu’à l’approche du mois sacré de ramadan bon nombre de commerçants s’adonnent à des majorations sur le prix des denrées alimentaires de première nécessité, cette année un comportement inapproprié du genre serait très mal venu au regard de l’étouffante vie chère flanquée d’inflation généralisée des prix au niveau des marchés.
D’autre part, ce ramadan qui arrive dans un contexte particulièrement précaire doit plus qu’avant s’engloutir dans le bain salvateur de l’entraide qui le caractérise foncièrement au Mali car même atteint de cécité, on peut s’apercevoir aisément de la vie chère qui touche l’écrasante majorité d’une population estimée à 95% musulmans
En tout cas, avec cette conjonction de facteurs qui donne un goût assez amer à ce mois béni du ramadan qui profile à l’horizon, les poches ont plus que jamais besoin de bénédictions.
Seydou Diakité