La salle des banquets du palais de Koulouba a servi de cadre de la cérémonie de remise des rapports 2019, 2020 et l’audit sur la déontologie de l’OCLEI au Président de la transition, colonel Assimi Goïta le jeudi dernier. Cela après le remise de celui du vérificateur général au président de la transition il y a quelque jours.
Cette cérémonie a enregistré la présence du Premier ministre Dr Choguel Maiga et plusieurs membres du Gouvernement.
A l’entame de la cérémonie, le président de l’OCLEI, Moumini Guindo a présenté sommairement les tois documents. Moumini Guindo a demandé le soutien des plus hautes autorités, afin de bien mener sa mission.
Le chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, en prenant la parole a remercié les membres de l’OCLEI pour le travail remarquable qu’ils font pour mener le combat de la lutte contre la corruption. ” L’état ne ménagera aucun effort pour apporter assistance à l’OCLEI” a déclaré le colonel Assimi Goïta. Le président de la transition a apporté son soutien ainsi à l’OCLEI à poursuivre son combat.
Dans son exposé, le président de l’OCLEI, a révélé qu’entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2020, au chapitre de la contribution à la répression, sa structure a transmis à la justice 9 dossiers d’enrichissement illicite présumé. La valeur des biens présumés illicites dans ces 9 dossiers s’élève à 6 milliards 995 millions de FCFA. Selon les résultats des enquêtes de l’OCLEI, 384 biens immobiliers, soit 34 maisons d’habitation, 72 bâtiments commerciaux ou professionnels, 139 parcelles et 78 concessions rurales totalisant 181 hectares ont été identifiés. La valeur des mouvements des entrées sur les comptes bancaires des 9 personnes est estimée à 3 milliards 671 millions de FCFA de 2014 à 2020. Alors que leurs revenus légitimes s’élevaient à 444 millions de FCFA à la même époque. « Les personnes concernées sont un comptable, quatre cadres financiers, deux maires, un ancien ministre et un préfet ». Les 3 dossiers transmis en 2019 ont été traités par le procureur de la République de la Commune III où l’OCLEI a noué un pacte de collaboration pour mieux mener son travail.
Conformément au code de procédure pénale, deux personnes ont été inculpés par des juges d’instruction qui ont pris des mesures de confisquer certains de leurs biens . Et pour l’ensemble des dossiers, poursuit Moumouni Guindo, la procédure judiciaire par les acteurs de la justice se poursuit.
Sur le plan des déclarations volontaires de biens, selon Moumouni Guindo, l’OCLEI a enregistré au niveau de la Cour suprême 1 351 déclarations déposées en 2019 et 2020. Selon le premier responsable de l’OCLEI en 2019, le Premier ministre et plusieurs ministres sont restés en fonction pendant plusieurs mois sans déclarer leurs biens.
La rémunération de 3 dirigeants de l’INPS s’élève à 1 milliard 900 millions de francs CFA par an. Après analyse de certaines charges de personnel de l’Institut National de Prévoyance sociale (INPS), selon Dr. Moumouni Guindo, il a été constaté qu’en dehors de toute légalité, le directeur général adjoint de l’INPS a perçu 353,72 millions de FCFA comme indemnités de départ à la retraite et de la même manière et au même titre, l’agent comptable a perçu 1 milliard 700 millions de FCFA. Par mois, précise le président de l’OCLEI, le Directeur général adjoint gagne une pension de plus de 6 millions de francs CFA et l’agent comptable, plus de 8 millions de francs CFA. En outre, le Directeur général sortant de l’INPS touche un salaire brut de 54 millions de FCFA par mois. Le salaire de ces 3 responsables de la structure est estimé entre 1 milliard 900 millions de FCFA par an, soit 7% de la masse salariale de l’ensemble des 1 197 employés de la même structure( l’INPS). « La masse salariale totale de l’INPS atteint 21% de ses revenus récurrents, alors que le ratio de référence de la Conférence interafricaine de la prévoyance sociale (CIPRES) est de 15%», a expliqué Moumini Guindo. L’OCLEI, dans sa mission d’amélioration du service public a formulé aussi des recommandation aux autorités du pays. Il les invite à procéder au recouvrement des sommes indûment perçues au titre des indemnités et pensions de retraite et de veiller sur le fonctionnement du Conseil d’administration de l’INPS afin de pallier tout autre dysfonctionnement ou à des irrégularités.
Seydou Diamoutené
Source : 22 Septembre