Le ministère de la Promotion de l’Investissement privé, des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Entreprenariat National a fait, vendredi, d’une pierre deux coups : lancer officiellement le Projet de financement inclusif des filières agricoles et tenir la 1ère session ordinaire de son Comité de pilotage. Doté d’une enveloppe de 58 milliards FCFA, ledit projet répond au souci de contribuer au relèvement des conditions de vie des populations rurales ; réduire la vulnérabilité des couches défavorisées (femmes et jeunes en majorité) ; et, répondre, au mieux, aux défis de financement des filières agricoles.
L’événement qui était placé sous l’égide du ministre de la Promotion de l’Investissement privé, des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Entreprenariat National, Safia BOLY, a enregistré la présence des présidents des conseils régionaux, des organisations de producteurs, des services techniques de l’Etat, des partenaires financiers…
Initié par le Gouvernement, en partenariat avec le FIDA, le gouvernement du Danemark et le gouvernement du Canada, d’une durée de 6 ans (2019-2024), le Projet est doté d’un montant de 58 milliards de FCFA. Il couvrira les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti et pourrait s’étendre aux régions septentrionales du pays suivant l’évolution de la situation sécuritaire dans ces zones et ciblera 440 000 bénéficiaires ruraux à faibles revenus, dont 50% de femmes et de jeunes, et 360 organisations professionnelles agricoles à l’échelle de la zone d’intervention qui seront bancarisés. Le maître d’ouvrage dudit Projet est le ministère de l’Agriculture.
Avec pour objectif d’accroître l’inclusion financière des petits producteurs et des PME agro-alimentaires, les effets du présent projet seront : l’amélioration de l’accès des petits producteurs et de leurs organisations à des services financiers adaptés ; le développement de partenariats productifs, rentables et durables entre les organisations de producteurs et les PMEA et les systèmes financiers.
De façon spécifique, le Projet de financement inclusif des filières agricoles devrait favoriser l’amélioration de l’environnement institutionnel d’intervention des SFD (systèmes financiers décentralisés) ; le développement des services et produits financiers diversifiés, pérennes et inclusifs ; le renforcement des capacités organisationnelles et entreprenariales des organisations paysannes et des PMR (Projet de microfinance rurale) ; le financement des OP (Organisations Paysannes) et des PMEA (Petites de Moyennes Entreprises Agro-alimentaires) auprès des IFR (Institutions Financières Rurales).
Pour l’atteinte des objectifs, le projet est éclaté en trois composantes : développement des services financiers ruraux ; investissement productif dans les filières agricoles ; coordination, suivi évaluation, gestion des savoirs et genre.
Le choix du secteur agricole pour initier un tel projet est d’autant plus pertinent que le ministre rappelle qu’il contribue à hauteur de 40% au PIB du Mali et occupe près de 80% de la population active.
Le choix du secteur agricole pour initier un tel projet est d’autant plus pertinent que le ministre rappelle qu’il contribue à hauteur de 40% au PIB du Mali et occupe près de 80% de la population active.
Mme Safia BOLY relève que si les potentialités du secteur sont importantes, elles restent insuffisamment valorisées, en raison de certaines contraintes que le Gouvernement tente de lever à travers la Politique de Développement Agricole du Mali (PDA) qui soutient la transformation qui doit se caractériser par l’intensification durable des systèmes de production et une optimisation de la valorisation à travers la conservation, la transformation, et la commercialisation des produits agricoles.
Cette ambition, fait savoir le ministre, est contrariée par l’accès limité au financement qui est un facteur clé pour la réussite de la transformation agricole. Le Projet de financement inclusif des filières agricoles vise donc à relever ce challenge par la mise à l’échelle des acquis du Projet de microfinance rurale (PMR/AFIRMA) et du Programme d’appui à la croissance économique et la promotion de l’emploi stimulées par les acteurs privés (PACEPEP).
La 1re session du Comité de pilotage du Projet était consacrée à l’examen pour adoption du Plan de travail et budget annuels 2019 d’un montant de 4 515 084 000 FCFA. Il s’agit, a expliqué le ministre BOLY, d’un programme d’activités dont l’accent est essentiellement mis sur l’installation des équipes de gestion et des opérateurs de mise en œuvre du Projet.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : Info-Matin