REFONDATION DE L’ETAT DU MALI : LE PEUPLE ATTEND TOUJOURS ET RÉCLAME DES MESURES CONCRÈTES

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Le président de la transition Bah N'daw ; le vice président Assimi Goita et le premier ministre Moctar Ouane
Le président de la transition Bah N'daw ; le vice président Assimi Goita et le premier ministre Moctar Ouane

Au regard des péripéties qui accompagnent l’acheminement de la transition au Mali, les citoyens maliens sont en passe de céder à une espèce d’appréhension, quant au respect du délai consenti pour la période transitoire. Au-delà des différentes composantes de la société malienne, la communauté internationale, elle-aussi, semble se faire des inquiétudes par rapport à l’acheminement de la transition dans le délai imparti. C’est fort de cette appréhension que la communauté internationale a décidé d’apporter son concours aux nouvelles autorités maliennes afin de les aider à mieux cerner les choses et proposer, en conséquence, des solutions idoines.

A vrai dire, ce soutien de la communauté internationale est d’autant opportun quand on sait que les nouvelles autorités maliennes, bien que avouant mener une course contre la montre, sont accusées de tergiverser alors que le temps presse. L’opinion nationale malienne a hâte de voir, ne serait-ce qu’en ébauche, des mesures allant dans le sens de la refondation de l’Etat. En tout cas, pour en avoir le cœur net, le peuple attend toujours et réclame des mesures concrètes. On serait porté à se faire à l’idée que c’est peut-être pour lever cette inquiétude des populations, que les partenaires du Mali ont décidé de jouer leur partition dans la conduite de la transition. A cet effet, ils ont jugé nécessaire de mettre en place un ‘’Groupe de Suivi et de Soutien à la Transition au Mali’’.

Ce groupe est constitué de partenaires du Mali dont les principaux sont : les Nations-Unies (MINUSMA), l’Union Africaine (UA) et la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). A l’occasion de la réunion inaugurale de cette nouvelle structure, le 30 novembre 2020 à Bamako, le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Mamadou Mohamed Coulibaly, a fait une communication sur « les priorités de la Transition en matière de réformes politiques et institutionnelles ». Ce fut l’occasion, pour le ministre, d’évoquer les priorités assignées aux nouvelles autorités maliennes pour une transition apaisée et réussie, dans le strict respect du délai convenu. A la lecture des explications du ministre, les nouvelles autorités maliennes auront pour priorité :

1) Le parachèvement du processus de réorganisation territoriale ;

2)- l’élaboration et adoption d’une nouvelle Constitution ;

3)- l’assainissement de l’écosystème politique ;

4)- la réforme du système électoral ;

5)- la poursuite du chantier de la régionalisation. La réalisation de chacune de ces actions prioritaires du gouvernement requiert, d’une façon ou d’une autre, l’onction du peuple par l’entremise du Conseil National de Transition (CNT) qui est l’organe législatif de la transition.

Signalons que le CNT, qui est censé jouer dans une moindre mesure, le rôle de  l’Assemblée Nationale durant cette période d’exception, devrait jouer un rôle éminemment important dans la conduite de la transition, afin que le Mali puisse se targuer d’avoir réussi sa refondation. Tant le Président de la Transition fait de la Charte de Transition un bréviaire, autant elle l’est aussi pour le CNT qui est le représentant attitré du peuple. Au nombre des missions assignées au CNT et dont le point d’orgue devrait, en principe, être le retour du Mali à une vie constitutionnelle normale, figurent la relecture de la charte des partis politiques et la révision du système électoral, avec pour objectif d’assainir les mécanismes de conquête du pouvoir.

El Hadj Mamadou GABA

Source : Le Soir De Bamako

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