La cérémonie de remise du document de positionnement des Organisations de la Société civile pour la refondation de l’Etat et une transition réussie au Mali a eu lieu le 12 mars dernier à Bamako. Ce document est le point d’aboutissement du « Projet d’appui à la construction d’un engagement commun des organisations de la société civile pour la refondation de l’Etat et une transition réussie au Mali » lancé le 26 février 2021.
Le document remis intitulé « Positionnement harmonisé de la Société Civile » est une synthèse des observations faites par plus de 725 membres des Organisations de la société civile parmi lesquels 290 femmes. C’était au cours des ateliers tenus simultanément à Bamako et dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Kidal, Taoudéni, Ménaka et Tombouctou, du 1er au 03 mars dernier.
Les différents débats ont permis à la société civile malienne de faire des observations et formuler des recommandations mais aussi, de prendre des engagements sur les axes prioritaires du plan d’action gouvernemental. Des observations faites par les participants on notera, entre autres, une faible implication de la société civile dans les organes de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation ainsi que des retards dans la mise en œuvre du processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR). Les membres de la société civile ont aussi constaté une absence de l’autorité de l’Etat, des dépenses publiques exorbitantes mais aussi une gestion opaque des fonds publics. La faible implication de la population dans le processus de réorganisation territoriale et l’inadéquation entre la formation et l’emploi figurent également parmi les nombreux constats faits par la société civile. À chaque observation, des recommandations claires ont été faites pour la refondation de l’Etat et une transition réussie. Outre les engagements pris pour la réussite de la transition, « les organisations de la société civile se proposent de mettre en place un dispositif commun de suivi et de veille citoyenne des actions du gouvernement et d’en rendre compte des résultats aux autorités et aussi de les partager en leur sein et avec les populations et les autres partenaires, » a déclaré Boureina Allaye Touré, le Président du Conseil national de la Société civile. À noter que ce dispositif bénéficiera de l’appui technique et financier du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Gouvernement et société civile agissent ensemble
La Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en charge du pilier politique de la Mission, Joanne ADAMSON, était représentée Par Guillaume NGEFA, Directeur de la Division des droits de l’homme de la MINUSMA. Pour lui, ce « positionnement harmonisé donne le signal qu’ensemble les citoyens malien(ne)s et en particulier la société civile malienne dans sa diversité sont prêt(e)s à accompagner le gouvernement pour une transition réussie ». Il a aussi ajouté n’avoir « aucun doute que cet engagement commun, partagé des uns et des autres, contribuera à créer des relations de confiance et renforcées entre les gouvernants et les gouverné(e)s, une des conditions sans laquelle il ne peut avoir de réussite dans la mise en œuvre des priorités du gouvernement. » Guillaume NGEFA a également rappelé le solide partenariat qui existe entre la MINUSMA et les Organisations de la société Civile et a renouvelé l’engagement de la Mission onusienne à appuyer toutes les initiatives pour la stabilisation du pays.
Le ministre de la Refondation de l’Etat chargé des relations avec les institutions, Mamadou Mohamed COULIBALY a quant à lui estimé que le document élaboré est le début d’une action commune entre le gouvernement et la société civile. Il a aussi affirmé que le Mali nouveau doit se forger en prenant en compte toutes les aspirations des différentes couches et que le pays a besoin de cultiver ce type de dialogue multi-acteur. Mamadou Mohamed COULIBALY a rassuré les membres de la société civile que son département attache une importance capitale au document. Il a assuré que le document sera largement distribué.
Enfin, le Ministre de la Refondation de l’Etat chargé des relations avec les institutions a exprimé sa gratitude à la MINUSMA pour avoir financé ce projet. Rappelons qu’il a été financé par la MINUSMA pour plus de 98 millions de francs CFA et vise à promouvoir et renforcer la gouvernance participative et le contrôle citoyen pour une transition politique réussie au Mali. Il est issu du groupe ISF (Integrated Strategic Framework ou Cadre Stratégique Intégré) 2019-2021, qui permet de mutualiser les compétences et les ressources, afin de mieux coordonner les interventions de tout le système des Nations Unies au Mali, y compris la MINUSMA.
Source : Minusma