C’est sans appel, certaines catégories de militaires ont choisi de ne pas aller au front. Depuis l’attaque de Mondoro et de Boulkessi qui ont fait 40 morts au sein de l’armée. C’est la peur bleue au ventre de certains militaires d’aller au front. Au lendemain de l’attaque des localités suscitées, les femmes et enfants des bérets rouges avaient pris la rue à Djicoroni Para et à Kati pour exprimer leur mécontentement, suite au drame.
Certes la mort d’un proche ou d’un parent est triste, mais il faut l’accepter, c’est cela le choix qu’ils ont librement exprimé. Pire, sans ces sentinelles de la République, mêmes les femmes et enfants qui marchent au quotidien vont tous mourir sous les balles des obscurantistes qui ne font aucune distinction entre les civils, les enfants, les vieux, les femmes enceintes et les militaires. J’ai pleuré mon frère Mamadou dit Afa que nous avons perdu en début septembre à Diougani. Je mesure le poids de la perte d’un être cher, mais ce n’est pas une raison de démoraliser nos parents militaires. C’est une question de survie pour toute la population. Aujourd’hui, si ceux qui sont formés et entraînés au combat refusent de remplir leur mission, ce serait les civils aux mains nues qui vont affronter les djihadistes comme nous l’avons vu en 2017 à Gao et à Tombouctou.
Quelle honte cela ferait aux militaires formés, nourris et payés sur le dos du contribuable ?
Mieux si ces hommes ne meurent pas au front avec honneur et dignité, ils mourront tous avec nous, car l’ennemi viendra nous tuer tous chez nous. Dans tous les cas, c’est la mort assurée pour leurs maris, époux et frères militaires.
Alors, le fait que les bérets rouges et autres militaires utilisent leurs épouses et familles comme boucliers pour refuser d’aller au combat est une trahison du peuple car ils ont fait le serment et les rôles dans la République ont été bien répartis entre les couches de la nation. Chacun doit bien remplir sa part de contrat.
La victoire de nos ennemis s’approche car ils ont réussi à démoraliser notre armée cantonnée à entendre et subir les assauts de l’adversaire.
La réalité pour notre Armée n’est pas le manque d’équipements et d’armements, car nos militaires laissent souvent dans leur fuite des armes sophistiquées aux terroristes. C’est dur à accepter, mais c’est cela la réalité. Alors, il va falloir équiper certains de nos militaires de courage et d’abnégation.
Le titre est de la rédaction
Seydou Oumar Traoré,
Journaliste- activiste
Source : 22 Septembre