Report des législatives de 2018 : Le profond regret de SoumeylouBoubèye Maïga

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Pour avoir laissé filer l’opportunité d’organiser les législatives en 2018, il y’a lieu de se demander si l’ancien Premier ministre du Mali, SoumeylouBoubèye Maïga, n’est pas dans un regret profond de les avoir reportées.

Précédemment programmées pour le 31 décembre 2018, les élections législatives avaient été par la suite reportées jusqu’à nouvel ordre. On leur avait préféré une prolongation des mandats de la législature sortante. Et cela, par le gouvernement de SoumeylouBoubèye Maïga, qui voulait à l’époque disposer de 18 mois pour se préparer convenablement en rendant opérationnelles les nouvelles régions et leurs différentes circonscriptions de ressort. Aujourd’hui, en dépit des incertitudes qui règnent sur le rendez-vous des législatives, on peut estimer que la chasse aux sièges parlementaires est déclenchée au sein des états-majors des partis politiques.

Et à la différence de bien d’autres protagonistes, la formation de l’ancien Premier ministre est dans une posture peu confortable pour espérer un nombre de sièges digne de sa réputation et permettre à SBM de réaliser ses perspectives politiques dans l’avenir. L’Alliance pour la solidarité au Mali Convergence des forces patriotiques (Asma-CFP) fait l’objet d’un isolement taillé sur mesure, quoique les jeux d’alliance ne soient pas encore bouclés. Et pour cause, elle n’est en alliance avec aucun des poids lourds de la scène politique, notamment le RPM et l’Adema-Pasj, exception faite de Kayes. Ses amis de la majorité présidentielle semblent l’avoir abandonnée à son sort. C’est du moins ce que laissent croire les coulisses. C’est le cas par exemple à Ségou où l’Adema-Pasj lui a préféré le RPM avec deux postes que d’aller en alliance avec l’Asma pour trois sièges. Et cela, malgré la volonté manifeste de la section qui, selon nos informations, a été la première à consulter la formation de l’ex Premier ministre.

Il nous revient qu’en réalité le Comité exécutif de la Ruche aurait donné la cosigne ferme d’aller avec le parti présidentiel, même si c’est pour un seul poste. La seule alliance qu’ils voulaient sceller avec l’Asma, c’était à Kayes. En gardant la combinaison des législatives avortées, Adema-RPM-Asma-ADP-Maliba, il est revenu à l’Asma de proposer un seul candidat. En occurrence une femme pour respecter l’exigence du quota genre. Avec une alliance presque imbattable, ils ont scellé la réélection d’un fidèle compagnon du tigre notamment le député sortant, Modibo Sogoré.

Fin stratège, SoumeylouBoubèye Maïga, dans ses calculs politiques, risque de compromettre ses ambitions présidentielles de 2023. Si les choses étaient à refaire, le report des législatives de 2018 ne serait pas à l’ordre du jour.

Amidou KEITA

Source : Le Témoin

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