L’ex-Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keita, Moussa Mara, président du parti « ’Yelema »’ le changement, s’est, dans une interview accordée à nos confrères de Mali Actu (site en ligne), penché sur la crise sociopolitique du pays. Élu député en commune IV du district de Bamako lors des législatives de 2020, Moussa Mara explicite la vision de son parti sur le sujet dominant au Mali.
En clair, le député nouvellement élu en commune IV du district de Bamako se démarque de toute confusion de vue ou de position du parti par rapport à la crise sociopolitique du pays. De prime abord, Moussa Mara reconnait que le peuple souffre de nos jours. « En toute vérité, le pays se trouve dans une situation très difficile. Depuis près de dix ans (2012-2020), le peuple assiste à des massacres, assassinats et attaques récurrentes. Il (peuple) est aussi confronté au chômage. Pas de travail pour les jeunes du pays. Les gens vivent dans la pauvreté et ne parviennent pas à subvenir aux besoins de leurs familles », exprime l’élu.
La propagation du coronavirus dans notre pays a aussi empiré les choses, dira-t-il. Et le président de Yelema de cracher ses vérités à qui veut l’entendre : « Qu’on se dise la vérité, la détérioration de la situation incombe à IBK et son régime. Ils ont été cooptés pour résoudre les problèmes du pays. Si le Mali se trouve à présent dans cette situation difficile, cela est leur faute. Qu’on le dise et tel reste véridique ». Les gens ont suivi, selon lui, le M5-RFP (Mouvement du 5 juin-rassemblement des forces patriotiques) pour la simple raison qu’ils souffrent, donc déçus du régime d’Ibrahim B. Keita.
Ce centriste reste succinct : « Ceux qui dirigent présentement le pays ne peuvent plus le gérer seuls, et ceux qui contestent IBK et son régime (membres du M5) doivent aussi comprendre qu’en voulant vaille que vaille changer tout le système on peut faire pire que ce qu’on ne souhaite ». D’où son appel aux membres du M5 à la vigilance et à la prudence.
Le président du parti Yéléma clarifie sa position : « Nous voulons qu’il y ait de dialogue entre Maliens. Cela afin de prendre des résolutions de sortie de crise ». En vue de trouver une issue à la présente crise, il sollicite la rectification de l’arrêt infernal rendu le 30 avril 2020 par la cour constitutionnelle. Un arrêt qui est à l’origine de la crispation de cette crise.
Moussa Mara plaide pour le remplacement de tous les membres de la cour constitutionnelle. L’autre solution de sortie de crise demeure, pour lui, le règlement de la situation des députés mal élus. « En vérité, 30 députés sont actuellement dans l’Assemblée nationale. Ce sont des députés qui n’ont pas été élus en réalité par le peuple, mais plutôt par la cour constitutionnelle. La question, c’est de savoir si ce sont eux qui doivent être écartés en reprenant les élections dans leur circonscription comme demande la CEDEAO, ou si ce sont plutôt tous les députés qui doivent quitter l’hémicycle ».
En tout état de cause, promet-il, les élus du parti Yéléma sont prêts à tout pour la cause du pays. « Si la stabilité du pays dépend de la dissolution de l’Assemblée nationale, nous sommes pour cette dissolution. Nous devons placer le pays au-dessus de tout, et je n’hésiterais pas à le signer », a-t-il souligné, invitant ses collègues députés qui s’opposent à cette proposition de la comprendre et de l’accepter au nom de la stabilité du pays. L’élu de la commune IV soutient la mise en place d’un gouvernement de mission composé des parties. Un gouvernement qui aura comme tâche de s’attaquer aux préoccupations du peuple, propose-t-il, sûr que le pouvoir en place est présentement inapte à satisfaire le peuple.
De son avis, le président IBK a commis une erreur de ne pas recevoir les quatre personnes mandatées au nom des manifestants du 19 juin pour lui remettre sa démission à Koulouba. IBK devrait, selon lui, les recevoir. Il invite les membres du M5 à accepter de dialoguer avec le président de la République pour débloquer la situation. Avec des résolutions acceptées de tous, il trouve résolvable cette crise.
Mamadou Diarra
Source : Le Pays