Restitution des biens culturels : 900 objets d’art retournent au bercail

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Le Premier ministre qui a présidé la cérémonie, a salué l’initiative du gouvernement américain. Les objets réceptionnés seront insérés dans l’inventaire du Musée national et feront l’objet d’expositions permanentes, temporaires ou itinérantes

La restitution des biens culturels demeure une préoccupation majeure de notre pays pour la sauvegarde de son identité culturelle. C’est dans cette optique que le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a présidé, hier au Musée national de Bamako, la cérémonie de réception de 900 objets en provenance des Etats-Unis d’Amérique. C’était en présence du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, de l’ambassadeur des Etats-Unis au Mali, Dennis B. Hankins et d’autres diplomates, accrédités dans notre pays.

Le chef du gouvernement a salué l’initiative du gouvernement américain. «Je voudrais au nom du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta et au mien propre, saluer votre engagement pour le retour des objets que nous recevons ce matin», a souligné le Dr Maïga.

Le retour de plus de 900 objets s’inscrit dans le cadre de l’exécution de l’accord existant entre nos deux pays. Il traduit la Convention de 1970, interdisant l’importation, l’exportation et le transfert illicite des biens culturels, ratifiée par les deux pays. Notre patrimoine culturel ne doit pas rester prisonnier des musées occidentaux, a expliqué le Premier ministre.

Les objets que nous réceptionnons ce matin sont les témoins d’un passé glorieux, leur qualité esthétique atteste du génie de leurs créateurs et leur valeur symbolique n’a cessé de s’accroître au fil du temps. Pour lui, cela corrobore les propos de Amadou Hampâté Ba qui expliquait : «La culture est le symbole qui caractérise l’identité d’un peuple et connaître sa culture c’est connaître son histoire».

Soyez rassuré que les objets que nous recevons, seront bien conservés, insérés dans l’inventaire du Musée national et feront l’objet d’expositions permanentes, temporaires ou itinérantes en vue de les resocialiser et de permettre une meilleure réappropriation.

Le chef du gouvernement a également rappelé que notre pays entend exploiter toutes les opportunités pour ramener ses biens culturels et inciter d’autres pays à suivre cet exemple.
Notre pays entend exploiter toutes les opportunités en vue de ramener ses biens culturels

L’appel lancé en 1978 par le directeur général de l’Unesco, Matar M’Bow, pour le retour des biens culturels de l’Afrique doit être entendu tout comme la déclaration du président français, Emmanuel Macron à Ouagadougou en novembre 2017, a indiqué Choguel Kokalla Maïga. Avant de soutenir que les phénomènes de pillage et de trafic illicite des biens culturels, bien que n’étant pas nouveaux, ont pris au cours de ces dernières années, une dimension toute particulière dans les pays du Sahel.

Dennis Hankins a exprimé sa réelle satisfaction de faire la restitution de plus 900 objets archéologies et ethnographiques maliens, saisis par les autorités douanières américaines et retournés au Mali. Il a mis l’accent sur la coopération entre nos deux pays.

Selon le diplomate, le retour de ces objets issus du pillage et du trafic illicite montre clairement les avantages de la coopération américano-malienne en matière de protection du patrimoine culturel malien. Parmi les objets retournés dans notre pays figurent de grandes urnes funéraires, un vaisseau funéraire dogon, une coupe cérémoniale unique, des haches en pierre, des poteries et des bracelets.

La plupart de ces objets avaient été pillés sur des sites archéologiques au Mali et exportés illégalement vers les Etats-Unis entre 2008 et 2011. Ils ont été retrouvés grâce à la synergie d’efforts des services de douane des deux pays pour saisir les biens mal acquis avant leur destination finale, aux Etats-Unis d’Amérique. L’ambassadeur a aussi annoncé que son pays a offert des fonds pour organiser une exposition sur les objets retournés et sensibiliser la population sur le trafic de biens culturels.

Le directeur du Musée, Daouda Keïta, spécialiste en archéologie, a présenté certains objets après la remise symbolique au Premier ministre. Ces objets feront l’objet d’un traitement d’identification.

Auparavant le Premier ministre avait fait observé une minute de recueillement pour les victimes de la crise.

Amadou SOW

Source : L’Essor

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