Retour des talibans au pouvoir : A quoi faut-il s’attendre dans le Sahel ?

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Le GSIM, lié à Al-Qaïda, épouvantail du Sahel © AFP/Archives/STR
Le GSIM, lié à Al-Qaïda, épouvantail du Sahel © AFP/Archives/STR

C’est une évidence, l’arrivée au pouvoir des Talibans en Afghanistan fait craindre dans les Etats du Sahel, en guerre contre les terroristes affiliés à Al Qaïda au Maghreb islamique. Quelle ressemblance y a-t-il entre les Talibans et les terroristes opérant au Sahel ?

 AlaD’abord, il faut reconnaître que les talibans et les terroristes affiliés à Al Qaïda sont des groupes armés islamiques salafistes.

En effet, selon wikipédia, Al Qaida au Maghreb islamique est un groupe armé et une organisation terroriste, d’idéologie salafiste djihadiste, née le 25 janvier 2007. Avant son allégeance à Al Qaïda, elle était connue sous le nom de Groupe salafiste pour la prédication et le combat, un groupe algérien issu d’une dissidence du Groupe islamique armé.

Les talibans en arabe qui signifient « étudiants » ou « chercheurs » est un mouvement fondamentaliste islamiste armé œuvrant en Afghanistan et au Pakistan depuis octobre 1994. Selon wikipédia, ce mouvement, en guerre contre le gouvernement de l’Etat islamique d’Afghanistan, conquiert Kaboul en 1996 et y instaure le régime de l’Emirat islamique d’Afghanistan de 1996-2001 avec à sa tête le Mollah Mohammad Omar. Il ne contrôlera toutefois jamais l’intégrité du pays et sera renversé par l’intervention de l’OTAN en 2001 contre qui il mènera une guérilla.

Au regard de ce qui précède, il ressort qu’il y a une ressemblance entre les deux mouvements armés. Il y a vingt ans que les talibans, chassés au pouvoir, mènent un combat contre le gouvernement de l’Etat islamique d’Afghanistan. Depuis lundi 16 août, Kaboul est entre leurs mains.

Selon Euronews, les talibans sont entrés sans combat dans la capitale, Kaboul, avant de s’emparer du palais présidentiel où des combattants en armes ont posé sous l’œil des caméras. «Le président Ashraf Ghani a fui le pays. Son ministre de l’Intérieur a annoncé que la ville de Kaboul ne serait pas attaquée et que le pouvoir serait transféré pacifiquement aux Talibans », explique Euronews qui précise que les nouveaux maîtres ont ouvert les prisons et libéré des milliers de détenus.

La situation en Afghanistan a très vite alerté les Etats du Sahel et des intellectuels. Une situation qui pourrait avoir de répercussion sur les actions des groupes armés terroristes dans le Sahel, estiment-ils.

«Il est plus que temps de tirer les enseignements du cas afghan… Que la seule digue qui supplante la hargne et l’obsession de nos ennemis est un État fort, juste, redevable et responsable. Il nous faut à tout prix et sans délai poser les jalons d’une gouvernance exemplaire marquée du sceau de la transparence et de la redevabilité », écrit sur sa page facebook l’ancien ministre de la justice, Me Malick Coulibaly. Selon lui, la vraie leçon de l’Afghanistan est que toutes les armées du monde ne peuvent suppléer un Etat failli.

« L’issue de la guerre devrait réfléchir au Mali et au Sahel. Notamment ceux qui, depuis des années, formulent les mêmes demandes que les chefs de guerre terroristes. Concentrons-nous sur la construction d’un Etat viable. S’unir ou périr ! » Ajoute l’ancien ministre des affaires étrangères, Tieblé Dramé.

Une chose est sûre, l’aide apportée par la France à travers Barhkane et la Minusma dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel, aux Etats du Sahel, ne seront pas éternelle. Kaboul vient de tomber après vingt ans d’assistance militaire des américains au gouvernement afghan. Pensons-y.

Ousmane Morba

Source : L’Observatoire

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