Le Tchad va renforcer au Mali ses effectifs au sein de la force de l’ONU face aux jihadistes, a annoncé lundi le président Mahamat Idriss Déby Itno trois jours après l’annonce par la France et ses partenaire européens de leur retrait militaire de ce pays.
« Le Mali est l’épicentre du terrorisme au Sahel. Avec l’accord des autorités maliennes et de la Minusma (la force de l’ONU), nous allons renforcer nos effectifs » qui sont « sous l’autorité de la Minusma », a déclaré à la radio-télévision d’Etat le président de transition Mahamat Déby.
Le général Mahamat Déby, dont l’armée est l’un des principaux piliers de la lutte antijihadiste dans la bande sahélienne aux côtés des militaires français, n’a pas précisé de combien de soldats il entendait renforcer les quelque 1 200 effectifs de son pays engagés actuellement au Mali, l’un des tout premiers contingent de la Minusma qui compte environ 15 000 Casques bleus.
Des journalistes tchadien ont demandé à l’antenne si le Tchad allait retirer ses soldats du Mali à l’unisson de la France dont il est l’un des principaux alliés dans la région. « Certainement pas », a répondu Mahamat Déby, ajoutant: « Ce n’est pas le moment de quitter le Mali, tant que le terrorisme persiste, nous allons rester pour aider nos frères maliens ».
« Le retrait de force européenne entraînera la détérioration de la situation sécuritaire au Mali. Nous devons rester au Mali pour aider nos frères maliens », a-t-il répété. Le 18 décembre déjà, le Mali avait annoncé avoir donné son accord à l’envoi par le Tchad de 1 000 soldats supplémentaires au sein de la Minusma.
Sur un tout autre sujet, le président du CMT a par ailleurs confirmé lors de son intervention à la radio télévision, le pré-dialogue de Doha – regroupant tous les mouvements politico militaire tchadiens – aura bien lieu ce dimanche 27 février. Ces derniers jours, une incertitude planait sur la tenue de ce pré-dialogue et sur la participation de l’UFR de Timan Erdimi. Mahamat Déby a coupé court à ces incertitudes.
Nous avons décidé de faire un dialogue national inclusif, où tous les fils et filles du tchad puissent se retrouver autour d’une table pour discuter de l’avenir de notre pays. Sans exclusion. Ça va être un dialogue inclusif. Ce qui veut dire qu’il faut absolument que les politico-militaires y assistent.
Source: RFI