Les forces armées maliennes ont quitté leurs positions à Andéraboukane et Labbezanga pour se replier respectivement à Ménaka et Ansongo la semaine dernière.
Le chef d’Etat-major explique que ce choix opérationnel s’inscrit dans l’exécution d’un nouveau concept d’opération qui vise à mieux adapter la stratégie à la menace des groupes terroristes et autres narco-trafiquants. Il précise que d’autres unités seront également concernées par cette décision dont le but principal est de renforcer la sécurité des populations.
Si ce repli est justifié selon la hiérarchie militaire, dans les localités où les FAMA se sont retirés, les populations sont inquiètes. Par ailleurs, l’armée dit avoir intensifié les patrouilles dans la région de Mopti dans le centre du pays. Dans un communiqué publié ce week-end, elle annoncé la destruction d’une base des terroristes à Kouna, localité située près de Boulkessy.
Cependant l’insécurité persiste toujours dans cette partie du pays. Plus de 5 personnes ont été tuées, le week-end dernier, dans les communes de Madougou et Djaloubé dans le cercle de Koro. Une école également incendié dans le village de Degueberé dans le cercle de Bandjagara par des présumés terroristes.
Indelimane : Une nouvelle incursion repoussée
Après l’attaque du camp de Indelimane, cercle d’Ansongo, région de Gao, le vendredi 1er novembre dernier qui s’est soldé par la mort de plus de 50 militaires, les assaillants ont tenté une nouvelle fois de revenir dans la localité, le jeudi 7 novembre dernier.
Apparemment, leur objectif était de frapper un nouveau coup profitant de la visite effectuée par le président IBK à Gao au chevet des blessés de l’attaque de vendredi dernier. Ils pensaient même ne trouver aucune force sur place. Mais en voyant les éléments du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) de Moussa Ag Acharatoumane, ils ont aussitôt rebroussé chemin. Dans leur fuite vers le sud de la localité, ils ont juste eu le temps de brûler des bâches pour impressionner.
Actuellement, la situation est très calme à Indelimane. Le camp déserté par les militaires après l’attaque d’Indelimane est toujours vide. Seuls quelques combattants du MSA-D sont positionnés non loin des lieux afin de veiller au grain.
Sahel : Les djihadistes se ruent sur l’or du Sahel, alerte une ONG
Les djihadistes et les autres groupes armés ont trouvé dans les mines d’or du Sahel une nouvelle source de revenus, profitant de la défaillance des Etats concernés, met en garde l’ONG International Crisis Group (ICG) dans un rapport publié mercredi dernier.
Au Mali, au Burkina Faso et au Niger, “des groupes armés s’emparent depuis 2016 de sites d’orpaillage dans des zones où l’Etat est faible ou absent. Leur convoitise est attisée par le boom du secteur aurifère artisanal depuis la découverte, en 2012, d’un filon saharien”, écrit cette organisation dédiée à la prévention et la résolution des conflits. Ces trois pays sont directement frappés par la propagation des activités jihadistes à partir du nord du Mali depuis 2012. Ces agissements se doublent de conflits intercommunautaires. Les violences ont fait des milliers de morts, combattants et civil s. Ces Etats pauvres peinent à faire face, malgré la présence de forces étrangères et de l’ONU, et à contrôler de vastes étendues de territoire également livrées au brigandage. Les jihadistes se financent eux-mêmes grâce à de multiples trafics. Les “groupes armés, y compris jihadistes, trouvent dans les mines d’or une nouvelle source de financement, voire un terrain de recrutement”, dit l’ICG. Les sites aurifères peuvent même servir de lieu de formation, par exemple au maniement des explosifs, dit-il
L’ICG souligne l’importance des enjeux non seulement sécuritaires mais financiers. “La production artisanale (d’or) représenterait désormais près de 50% des volumes produits industriellement. Elle atteindrait chaque année 20 à 50 tonnes au Mali, 10 à 30 tonnes au Burkina Faso et 10 à 15 tonnes au Niger, soit une valeur monétaire globale située entre 1,9 et 4,5 milliards de dollars par an”, dit-il. “Plus de deux millions d’acteurs seraient directement impliqués dans l’orpaillage artisanal: un million au Burkina Faso, 700.000 au Mali, et 300.000 au Niger”, estime l’ONG selon laquelle le nombre d’emplois indirects pourrait être trois fois plus élevé .L’ICG préconise que les Etats “réinvestissent” les zones aurifères, soit directement, soit par l’entremise d’intervenants privés, et réglementent davantage l’exploitation artisanale. Il appelle les Emirats arabes unis (Dubaï spécifiquement), la Suisse et la Chine, “principaux importateurs” de l’or sahélien, “à renforcer le cadre légal de leurs importations d’or” pour réduire le risque de blanchiment d’argent et de financement des groupes armés.
Gao : Le nombre d’écoles fermées en hausse
107 écoles sont, à ce jour, fermées à cause de l’insécurité dans la région de Gao, contre 82 l’année dernière. La commune urbaine de Gao compte 164 écoles. A ce jour, 32 sont fermées,
Dans la ville de Gao, la population juge cette situation “insupportable”. Elle ne comprend pas que des groupuscules armés continuent de semer la terreur malgré la « forte » présence des forces maliennes et étrangères. Sur 107 écoles fermées dans toute la région, 14 ont pu être rouvertes cette année affirme les autorités scolaires de la région. Selon elles, des dispositions sont en train d’être prises pour rouvrir celles qui peuvent l’être.
Almoustrat : Formation sur les violences basées sur le genre
Des relais communautaires du cercle d’Almoustrat ont été formés du 5 au 8 novembre 2019 sur les violences basées sur le genre et sur le programme de soins de santé dans la communauté. Étouffement, hémorragie, brûlure, morsure, piqûres, fièvre et convulsions ont été expliqués aux participants. L’atelier vise à rappeler aux relais leur rôle et les conduites à tenir face à un problème de santé. Il a été initié par la Croix Rouge malienne.
Koro : Attaque contre le village de Diangatene
Un mort et des animaux emportés, c’est le bilan d’une attaque perpétrée, le mardi dernier, par des hommes armés non identifiés à Dangatenè dans la commune de Bondo, cercle de Koro. Selon des témoins, des présumés terroristes ont fait irruption dans le village en tirant à balle réelle créant une panique générale au sein de la population avant de s’enfuir.
Source : L’Aube