Si j’en crois les commentaires de certains de mes confrères sur les réseaux sociaux, le JNIM n’aurait subi aucune perte à Bounti. La vingtaine de victimes serait donc, selon leurs dires, des civils innocents. Cette information vient incriminer les français et Barkhane, que les terroristes auraient tout intérêt à voir quitter le pays.
Mais au-delà des déclarations, où sont les preuves ? Pour une organisation habituée à communiquer sur la toile, à nous inonder de vidéos barbares, où sont les images des femmes et des enfants tués par les frappes françaises ? Je n’en ai pour le moment vu aucune et c’est pour le moins surprenant. D’ailleurs plusieurs journalistes intrigués par les soupçons de victimes civiles à Bounti, ont mené une enquête et n’ont rien trouvé d’incriminant, preuve des mensonges d’un « JNIM manipulateur ».
Et si cette opération militaire avait bel et bien ciblé des combattants, ceux des katibat du Macina et du Serma ? Ces deux groupes terroristes, affiliés au JNIM, martyrisent depuis des années les populations du Centre. Ils pillent, menacent, détruisent, violent, assassinent et maintenant ils dissimulent la vérité, n’hésitant pas à contrevenir aux principes de l’Islam et de la taqîya.
Mais on comprend que les communicants du JNIM ont tout intérêt à mentir et à se faire passer pour plus forts que ce qu’ils ne sont réellement. Comment recruter de nouveaux jeunes prêts à mourir pour la cause ? Comment encourager tous ceux qui sont déjà endoctrinés à poursuivre le combat si on apprend qu’une vingtaine d’entre eux a encore été décimée ?
Dans toute son atrocité, souvenons-nous que le JNIM « maîtrise » aussi l’art de la manipulation. Des armes et des combattants pour mener son djihad, aujourd’hui, il en manque. De plus en plus affaibli, il n’a alors d’autre choix que de nous tromper pour continuer d’exister.
Idrissa Khalou
Source : Malijet