“Justice en Afrique. Ce grand corps malade. Le cas du Mali”. C’est le titre du nouveau livre de l’ancien garde des Sceaux, ministre de la Justice, Mamadou Ismaël Konaté. Le lancement de ce livre de 166 pages édité par la “Sahélienne” a eu le samedi 26 janvier 2019 au Parc national de Bamako.
Dans ce livre de 166 pages, l’avocat émérite a consacré une page intitulé “heurts et malheurs d’un procès de putschistes”. Il y fait des révélations somme toute croustillantes. Et il avance en substance : “Les consultations des archives m’ont permis de savoir que Mme le ministre qui m’avait passé le témoin avait pris les devants et saisi, elle aussi, les autorités hiérarchiques. J’en ai, dit-il, parlé au président de la République qui ne semblait guère emballé de voir ce procès se dérouler en la période envisagée”.
Dans ce livre l’avocat tape sur certains de ses collègues du gouvernement sans les nommer. Mais à la lecture de ce livre, ils se reconnaitront certainement. Et à l’auteur d’ajouter : “Après moult et moult péripéties, la date du 30 novembre 2016 a été retenue pour le procès. A l’arrivée de la date fatidique, les visages de mes collègues se fermaient à mon passage et l’on me souriait de moins en moins. Certains allaient jusqu’à me poser des questions sur le caractère judicieux de l’ouverture d’un procès au regard de la situation du pays, etc.” M. Konaté n’a pas manqué de saluer le courage et la droiture du PM alors ministre de la Défense pour son rôle crucial dans la comparution des témoins militaires à Sikasso.
L’avocat explique que le président de la République Ibrahima Boubacar Kéita ne prenait plus ses coups de fil pendant ce procès renvoyé le 8 décembre par la Cour d’assises : “Le téléphone portable du président de la République ne répondait plus à mes appels, c’était un signe de désamour”.
Le reste aux lecteurs de le deviner. L’avocat a mis en exergue dans son livre des forces et faiblesses de notre justice et il a tenu à faire des propositions de solutions pour l’accomplissement de l’exercice du juge.
La méthode mise en exergue du ministre de la Justice Konaté a certainement choqué plus d’un durant son passage au département de la Justice. Il a été au contact des justiciables en visitant aussi les maisons d’arrêt pour tenter d’améliorer la sécurité des prisons. Mamadou Konaté est resté un ministre incompris par la corporation par ce qu’il a voulu innover.
Selon Me Konaté, il faut libérer la justice en lui donnant des moyens. Se battre pour renforcer notre système judiciaire.
Ibrahima A. Tiocary Fulany
Source: Notre Printemps