Le parti de la quenouille de Housseïni Amion Guindo a dit non, le dimanche dernier, à la révision de la Charte de la transition envisagée par les autorités de la transition. La Codem a invité, dans son communiqué, les autorités de la transition à se ressaisir pour le maintien de la cohésion nationale.
La Charte de la transition dont la violation était dénoncée par une partie de la classe politique malienne sera révisée. La décision a été prise par les plus hautes autorités de la transition. Qu’est ce qui sera donc changé dans cette charte ? En effet, cette Charte adoptée par les forces vives de la nation le 12 septembre 2020 prévoit comme organe de Transition : le président de la Transition, le conseil national de la transition et le Gouvernement de la transition. Il est également inscrit, dans la charte, le poste de vice-président de la transition. Quant à la durée de la transition, la charte, en son article 22 précise 18 mois à compter de la date d’investiture du président de la transition.
Les modifications vont, donc avoir lieu, à ces niveaux. Si ce projet de loi portant révision de la charte de la transition est validé, il permettra, selon le décret présidentiel, de procéder aux ajustements nécessaires en vue d’une mise en œuvre efficiente des objectifs de la transition. Selon le même document, les modifications qui seront apportées sont, entre autres, la suppression du poste de vice-président « pour éviter les duplications des missions et permettre au ministre chargé de la Défense et au ministre chargé de la Sécurité de recouvrer et d’exercer la plénitude de leurs attributions traditionnelles ». Le nombre des membres du gouvernement limité à 25, sera supprimé. « Les autorités demandent la suppression du nombre des membres du gouvernement qui est limité à 25. Il reviendra au président de la transition de décider du nombre de l’équipe gouvernementale. S’il veut, il fait composer un gouvernement de moins de 25 ou plus. Il est le libre de faire son choix », nous confie une source proche du gouvernement de la Transition. Faut-il s’attendre à un remaniement ministériel après cette session ? Notre source précise que cela dépendra de la volonté du président de la transition.
Un point important de la révision de la charte, c’est la question de la durée de la transition. Selon le décret du président de la transition, la durée de la transition sera conformée aux recommandations des Assises nationales de la refondation. A titre de rappel, les participants à ces assises ont recommandé la prolongation de la transition de 6 mois à 5 ans. Les 5 ans seront-ils adoptés par le CNT ou une durée moyenne de 2 ou 3 ans ? Le futur nous le dira.
Le non catégorique de la Codem
Si beaucoup de formations politiques ne sont pas encore prononcées sur la révision de cette charte, la Codem de Poulo a exprimé son opposition à cette décision. « C’est avec une vive préoccupation que le Parti Convergence pour le Développement du Mali a pris connaissance du décret 0041/PT-RM du 04 février 2022 portant convocation du Conseil National de Transition en session extraordinaire en vue entre autres de la modification de la charte de la transition. Le président de la Transition de la transition, à la suite d’un Conseil des ministres extraordinaire, a convoqué le Conseil National de Transition en session extraordinaire. Ordre : la révision de la charte de la transition », a regretté la Codem qui a fustigé « l’embastillement par les autorités de la transition du CNT, dont la mise en place en elle-même a violé le décret de sa création, dans le seul but de se maintenir au pouvoir ». Pourtant, indique la Codem, le peuple s’attend au bilan de la transition et à un véritable dialogue entre les forces vives de la nation pour dégager un consensus national nous permettant de repartir sur des nouvelles bases.
Le parti de la quenouille a également exprimé son étonnement de l’intérêt des autorités de la transition pour « cette charte dont la violation systématique nous a conduit aujourd’hui dans l’impasse ». Pour la Codem, il y a une fuite en avant qui s’inscrit dans une volonté d’accaparement du pouvoir. «Dans ce contexte de souffrance généralisée de nos populations, accentuée par les sanctions de la CEDEAO, la Codem invite les autorités de la transition à éviter toute situation d’incompréhension préjudiciable à la cohésion nationale et qui pourrait être de nature à agrandir le fossé entre notre pays et nos partenaires », a indiqué le communiqué de la Codem.
Boureima Guindo
Source: LE PAYS