Pour recueillir l’impression des usagers de la route face à la forte concentration de la circulation durant les heures de pointe à Yirimadio sur l’axe Bamako-Ségou, le journal Le Pays s’est rendu sur le lieu, le lundi 21 septembre 2020. Dérangés par cet embouteillage devenu quotidien, les habitants obligés de traverser cet endroit pour faire leurs courses ainsi que les transporteurs affichent tous leur ras-le-bol.
Il était 9 heures et demie lorsque nous nous sommes rendus au niveau du marché de Yirimadio. Le constat était que : du carrefour du troisième pont au carrefour appelé « Wara Ka Sirafara », les véhicules avançaient d’à peine d’un mètre par minute.
Seulement les motocyclistes, certains SOTRAMA et Taxi arrivaient à se faufiler. Les policiers, quant à eux, faisaient de leur mieux pour que chaque usager puisse profiter du peu d’espace disponible.
Pour certains, c’est du désastre. Mme Djiré Aminata Diarra a signalé que les habitants qui vivent sur ce tronçon sont sérieusement dérangés par cette situation d’embouteillage : « Franchement nous avons le regret de dire que nous sommes dérangés par ce perpétuel bouchon sur notre chemin », a désespérément laissé entendre cette bonne dame qui loge au quartier de Niamana ATTbougou.
Selon elle, il faut sortir très tôt le matin pour espérer être à l’heure au travail : « Si je ne sors pas de la maison à 6 heures du matin, il me faudra attendre cette heure-là (9h à 10 heures) , dans le but d’éviter un peu l’embouteillage », a-t-elle indiqué. Mais malgré tout, elle regrette que cela ne change rien puisque l’embouteillage persiste toujours.
À ses dires, en plus du retard au travail, cette situation joue sur le carburant du véhicule, car, selon elle, le véhicule consomme beaucoup plus avec l’embouteillage.
Comme causes de cet embouteillage, Mohamed Diarra trouve que c’est le manque d’échangeur : « Ce sont ceux qui traversent qui occasionnent cet embouteillage », a-t-il fait savoir.
Cela ajouté au mauvais état de la route, le réparateur trouve tout à fait normale l’embouteillage : « Moi je pense que si la route est réparée avec les cyclistes et les piétons de leurs côtés, y compris des feux pour imposer à chacun de céder le passage à l’autre, il y’aura moyen d’embouteillage ».
Sinon « je peux faire souvent près de deux heures pour traverser ce bouchon », a-t-il indiqué tout en ajoutant : « Moi je loge à Niamana vers « Wara ka sirafara », mais quand je quitte à la maison vers 8 heures, j’arrive au travail jusque vers 10 heures passées ».
Dans le même sens, Aboubacar Sidiki Sacko dit que « cet embouteillage nous cause beaucoup d’ennuis ». Mais contrairement aux précédents, lui, il estime que les travaux avancent bien : « Les ennuis sont énormes, mais comme c’est pour une bonne cause (l’amélioration de l’état de la route), on peut faire le sacrifice ».
En panne au bord du goudron, Mamadou Diarra, chauffeur de SOTRAMA estime que la panne de son véhicule est due à l’embouteillage, car Il estime que sans embouteillage, son véhicule ne se chaufferait pas trop : « Vraiment cette panne de ma voiture va beaucoup jouer sur ma journée », a-t-il indiqué, car, cela causera un énorme manque à gagner à cette heure de pointe où chacun se rend en ville pour ses courses.
Selon lui, c’est le marché qui est à l’origine tout cet embouteillage. C’est pourquoi il a invité les autorités à tout mettre en œuvre pour réduire au mieux ce problème.
En réponse à ceux que tiennent les SOTRAMA pour responsables des désordres dans la circulation, Sidiki Diallo, conducteur, se défend.Selon lui, les transports publics ne s’arrêtent que lorsqu’ils prennent ou font descendre des passagers : « Les SOTRAMA se garent du mieux que possible au bord du goudron. Mais il existe par endroit, où les vendeurs occupent ces stationnements ou même que ces endroits soient dégradés pour ne pas permettre de se garer », a-t-il attiré l’attention avant de préciser que « c’est ce qui fait que les SOTRAMA occupent souvent la route pour prendre ou descendre un passager ».
Comme solution, M. Diallo propose de réparer les routes et de déguerpir tous les vendeurs qui occupent la route anarchiquement. Il ajoute aussi que l’état de la route rend la circulation impraticable : « Du carrefour du troisième pont jusqu’à (« wara ka sirafara »), on ne peut pas circuler à cause du mauvais état de la route », a indiqué le chauffeur de SOTRAMA.
De son côté, Madou Koné, militaire, dit que c’est la route qui n’est pas assez large : « Certes il y’a le marché d’un côté et les transports en commun de l’autre, mais quand la route est grande il n’y’aura pas trop d’embouteillage ».
Pour Sambou Diarra, c’est le chantier de la route en cours qui cause cet embouteillage : « on ralentissait, un peu, au niveau du marché de Yirimadjo avant, mais ce n’était pas autant », a indiqué Sambou Diarra.
Si certains pointent du doigt l’état de la route, le marché où les transports en commun, d’autres n’ont pas hésité à attribuer cette situation à l’incivisme pur et simple.
Issa Djiguiba
Source : Le Pays