L’annonce de la mort du président tchadien Idriss Déby Itno crée l’émoi dans le Sahel. Des inquiétudes se font entendre quant au sort de cette région après la disparition de cet homme dévoué pour la paix au Sahel.
Le Maréchal du Tchad est mort, mardi 20 avril 2021 à Ndjamena, les armes en main, alors qu’il conduisait son armée sur le front où une bataille opposait celle-ci, ces derniers jours, aux rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT). Cette disparition, qui a lieu à une période assez critique dans la région, constitue une « lourde perte pour le Sahel en matière de lutte contre le terrorisme », a déploré Tidiani Togola, directeur exécutif de la fondation Tuwindi.
En effet, depuis l’annonce du décès du maréchal Idriss Déby, nombreux sont les observateurs avertis du Sahel à s’interroger sur le sort de cette région en absence de Déby.
Des inquiétudes pourtant bien fondées.
Parmi ces cinq pays qui composent le G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie et Tchad), le maréchal Idriss Déby Itno était pratiquement le seul chef d’État à avoir montré une détermination inébranlable contre le terrorisme dans la région. Un engagement qu’il a toujours su traduire dans les faits en conduisant non seulement son armée sur le front, mais aussi à travers le déploiement, tout récemment, de 1200 soldats de son armée à la zone des trois frontières (Mali-Burkina Faso-Niger). Un contingent déployé au sein de la Force conjointe du G5 Sahel dans le souci de mieux sécuriser cette région, devenue quasiment un sanctuaire pour les groupes armés terroristes.
En 2013, alors que la crise malienne venait de prendre une nouvelle allure, le Tchad a été d’un apport capital pour le Mali grâce aux soldats aguerris qu’il a eu à déployer au nord du Mali pour appuyer les forces française et malienne à contenir la montée des groupes terroristes.
La disparition d’un tel homme dévoué pour la paix doit inquiéter. Une disparition qui fait réveiller en beaucoup d’observateurs les mauvais souvenirs de la disparition de l’ex-guide libyen Mouammar Kadhafi. Alors, après la mort du maréchal du Tchad, quel avenir pour le Sahel ? Que traduit cette disparition ?
Ce qu’il ne faudrait pas oublier, c’est que le Tchad est perçu comme la « dernière digue pour contenir le chaos régional ». C’est pourquoi la mort d’Idriss Déby Itno lance un appel fort non seulement à ces pays du G5 Sahel, mais aussi à la France. Sa disparition est également le symbole de l’échec de l’engagement militaire français dans cette région du sahel. Elle traduit le fait que la lutte contre le terrorisme n’est jamais gagnée.
Depuis des années que la France est présente militairement dans cette région afin d’en découdre avec les groupes armés terroristes. Malgré tout, on assiste à une prolifération de ces groupes tels des champions. La mort du président tchadien doit donc interpeler les consciences pour un changement d’approche dans cette guerre contre l’hydre terroriste au sahel.
Fousseni Togola
Source : Maliweb.net