La gueule de bois est douloureuse. Les Groupements économiques du Sénégal ont mercredi dernier de grave catastrophe si rien n’est rien pour mettre fin rapidement aux sanctions infligées par la Cédéao au Mali.
Les sanctions sont tombées au mauvais moment alors que des projets phares pilotés par le Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) étaient en cours de réalisation, portant notamment sur l’aménagement d’aires de stationnement et de repos le long du corridor Dakar-Bamako.
Une balle dans le ventre
Evidemment, le Ges n’a pas voulu rester les bras croisés. Il s’est attelé à la rédaction d’un mémorandum qui sera remis bientôt aux autorités sénégalaises. «Dans l’un et l’autre cas, les impacts économiques sont vérifiables. C’est pour cette raison que nous avons pensé nous retrouver, pour déplorer cette situation, essayer d’en cerner les contours, jauger la profondeur des difficultés et convenir d’aller prochainement et en rapport avec d’autres organisations du secteur privé, à l’élaboration d’un mémorandum qui serait commun et qui servirait d’aide à la prise de décisions pour nos dirigeants politiques », a expliqué Soyibou Guèye.
Le dernier bulletin trimestriel des statistiques du commerce extérieur du Mali (troisième trimestre 2021) de l’Institut national des statistiques (Instat) montre que les principaux fournisseurs du Mali par grande zone économique sont les pays de la Cédéao avec 255,237 milliards de FCFA, soit près de 34% des importations totales du Mali, les pays de l’Uemoa représentant 237,906 milliards deFCFA. Puis se placent, les pays membres de l’Union européenne (132,461 milliards). Pour les pays de la Cédéao, le Sénégal est le premier fournisseur du Mali avec une part de 16,60% puis la Côte d’Ivoire (10,97%) et le Niger (2,18%).
Au Sénégal, pour l’économiste Ndongo Samba Sylla, « en acceptant les sanctions de la Cédéao contre le Mali, le Sénégal se tire une balle dans le ventre ». Dans un tweet, il a indiqué que les exportations sénégalaises vers le Mali se sont élevées à 474 milliards de FCFA en 2020, soit plus que les pays de l’Union européenne réunis (264 milliards de FCFA).
Pour le président des darals au Sénégal, Ifra Djiba Aly Sow, s’il ne craint pas une pénurie de bétails, il estime que les sanctions envers le Mali devraient conduire à une flambée des prix de la viande de bœuf dans son pays.
Fanfan
Source: L’Informateur