Les relations entre l’axe Bamako-Abidjan ont pris une nouvelle tournure depuis que l’UEMOA et la CEDEAO ont pris des sévères sanctions économiques et commerciales contre le Mali. Bamako soupçonne la Côte d’ivoire, locomotive de l’économie de l’UEMOA, d’être l’instigatrice du gel des avoirs du Mali par la BCEAO.
Après la réplique des autorités de la transition malienne quelques heures après le double sommet de la CEDEAO et de l’UEMOA à Accra, qui a décidé d’imposer un embargo au Mali, Bamako ne décolère pas contre la Côte d’Ivoire. Un homme, le Président Alassane Ouattara, est cité dans tous les débats dans les médias traditionnels ou sociaux et dans les salons feutrés d’être l’instigateur des sanctions contre le Mali. Au point que les autorités maliennes ont décidé de rendre la monnaie. En représailles de cette décision, la justice malienne a ordonné la libération de plusieurs proches de l’opposant Ivoirien Guillaume Kibafori Soro, contraint en exil par le Président Alassane Ouattara.
Aujourd’hui, la libération de Ben Souk pourrait être interprétée comme la conséquence directe des sanctions dures adoptées par la Cedeao contre le Mali, dimanche 9 janvier. Des sources crédibles attestent qu’il a mis en liberté sans attendre l’avis des autorités judiciaires. « C’est la réponse des autorités de la transition malienne aux autorités ivoiriennes », affirme cette source. Le rôle joué par Alassane Ouattara auprès des dirigeants des pays de l’UEMOA dans le gel des avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest est très mal accueilli par l’opinion malienne. Beaucoup accusent ADO, à la tête de la plus grande économie de l’espace UEMOA, d’avoir du mépris pour le peuple Malien pour avoir dans l’espace d’une décennie ordonné un embargo contre son voisin Mali. Aujourd’hui, le Président ivoirien, pourtant soutenu en 2010 contre le camp de Laurent Gbagbo par les maliens, est réputé au yeux de beaucoup de nos compatriotes de faire partir de l’aile dure du cercle fermé des chefs d’État de la sous-région, partisan d’une ligne ferme à l’égard d’Assimi Goïta et tous les autorités civiles qui dirigent la transition. De l’intérieur du Mali jusqu’en Côte d’Ivoire, les dirigeants de la Cedeao sont pointés du doigt pour la sévérité de leurs sanctions contre le peuple Malien.
Des célèbres reggae- man Ivoirien tels que Alpha Blondy, Fadal Day en passant par la star malienne, Oumou Sangaré, ont pris la parole dans des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux pour condamner les sanctions adoptées par les deux organisations contre le Mali. « Le peuple Malien ne mérite pas les sanctions que vous l’infligez avec les problèmes qu’il est entrain de vivre. Ressaisissez-vous chers dirigeants de la CEDEAO », a déclaré Alpha Blondy, qui est très colérique contre l’embargo imposé au Mali en accusant les Chefs d’Etat de la CEDEAO « d’être incapable de soutenir le Mali à lutter contre le terrorisme et d’être à la solde de la France à cause du rapprochement de Bamako au groupe Wagner Russe ». Au-delà des frontières du continent, ces nouvelles mesures prises par la CEDEAO divisent le conseil de Sécurité, qui réuni à New York, n’est pas parvenu à adopter une position contre ses sanctions à cause de l’opposition de la Russie et la Chine.
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb.net