Tout le monde a condamné les sanctions de la CEDEAO contre le Mali. Ces sanctions qui touchent aux populations, surtout avec la fermeture des frontières terrestres et aériennes, ont été critiquées par tous. La CEDEAO a eu tort d’avoir touché aux populations, au lieu de sanctionner uniquement les autorités de la Transition. Mais, il est aussi temps de savoir analyser froidement la situation actuelle du Mali, afin d’y apporter des réponses indiquées.
En vérité, les sanctions ont des conséquences sur les populations. Les Commerçants et Hommes d’affaires sont complètement bloqués et leurs activités paralysées. Les trafics entre le Mali et les pays membres de la CEDEAO, ont cessé. Et cela cause d’énormes pertes aux acteurs du commerce et des affaires. D’ailleurs, ceux qui exercent leurs activités sur la base des crédits, sont les grandes victimes. Sur le terrain, les prix ont augmenté. Malgré les appels des autorités, pour le respect des prix des denrées de premières nécessités, les boutiquiers ont fait la sourde oreille et ont mis les prix en hausse. Le quotidien des citoyens, est fragile. Pourront-ils longtemps tenir et résister ?
Au plan diplomatique, le Mali est isolé au niveau de la CEDEAO. Les ambassadeurs ne sont pas encore de retour. Et si l’on ajoute à cela, la rupture politico-diplomatique et militaire d’avec la France et l’Union européenne, le Mali se retrouve ainsi seul, sur plusieurs fronts de rapports de forces. Faut-il continuer, la tête baissée, de foncer droit sur le mur ?
La réponse est non ! Le Mali ne gagne rien en croisant le fer avec les pays africains et européens, ses partenaires traditionnels. C’est vrai que la question de la souveraineté est partagée par les africains, mais ce n’est pas une raison pour encourager l’isolement du Mali. Ce pays traverse des moments difficiles et même très critiques, sur le plan sécuritaire.
La lutte contre le terrorisme au Sahel, nécessite l’union des forces militaires des pays concernés avec leurs partenaires extérieurs. Car aucun pays, ne peut seul, lutter contre les djihadistes, terroristes et autres bandits associés. Il y a bel et bien, la présence des Djihadistes au Mali. Ces criminels sans foi ni loi, qui avaient semé la terreur au Mali par la destruction des mausolées et autres patrimoines historiques. Par les amputations, les lapidations à mort des citoyens, au nom de l’application de la Charia. Le mal est donc là, présent !
Face à ces constats, il est bien réaliste de penser sortir le Mali de son isolement. Les autorités de la transition doivent reprendre le dialogue franc avec la CEDEAO pour trouver une issue à cette situation. Le sujet est celui du retour à une vie Constitutionnelle normale. La souveraineté est une question fondamentale qui réunit tout le monde à soutenir le Mali. Mais derrière ce miroir du Panafricanisme, se trouve une objectivité du quotidien à gérer.
La population malienne vit du commerce qui permet à la douane du pays d’être opérationnelle pour des recettes. Le Mali vit également de sa diaspora qui pèse beaucoup dans le soutien au budget national. Le réalisme doit être traité avec rigueur plus que la quête d’un idéal. Le retour du Mali dans le concert des nations doit être une priorité !
MONOKO TOALY
Expert International en Communication et Marketing Politique
Source : Le Pélican