Oui ! L’histoire de la société Energie du Mali-SA (EDM-SA) a tendance à se confondre avec la médiocrité et l’insouciance. Ce qui fait que les délestages sont devenus une habitude ou même un fait normal pendant la période de pointe comprise entre les mois de mars et juin. Chaque année, l’on entend de belles paroles et après on se retrouve dans la situation calamiteuse avec des communiqués laconiques à longueur de journée visant à rassurer les populations sur du faux. De telles pratiques ne doivent plus prospérer ou être tolérées.
La direction générale de l’EDM-SA va certainement trouver des excuses en se fondant sur les sanctions de la CEDEAO contre le Mali ou alors sur des travaux en cours ci et là, sauf que la situation ne date pas de cette année. La vérité est qu’il n’y a aucune vision politique digne qui semble être là pour pouvoir maîtriser et satisfaire la consommation des Maliens en électricité. Cela, malgré soixante-deux ans d’existence.
Pire, cette société qui a le monopole de production et de distribution de l’énergie conventionnelle, ne grandit pas du tout. L’achat récent des groupes électrogènes témoigne de l’absence d’une innovation réelle capable ou permettant de satisfaire les besoins des populations en électricité à moindre coût. A cela, s’ajoutent l’incapacité de faire l’entretien et la maintenance des matériels devenus vétustes. Cela, il faut ajouter aussi la mauvaise foi de certains employés qui ne servent pas du tout la société et qui s’adonnent à des pratiques indignes comme la complicité de vol d’électricité et de compteurs. Le tout se passe devant le directeur général et ses chefs de services également inaptes à une meilleure gestion de personnel.
Mais, rien de tout cela ne doit surprendre ou étonner. Dans la mesure où l’on sait que l’Energie du Mali-SA (EDM-SA) est devenue une société familiale. Car, elle n’est constituée aujourd’hui que des parents et amis des parents, avec un mode de recrutement qui a violé toutes les procédures fiables et transparentes mises en place pour les recrutements au sein des structures publiques. Dans cette condition, il ne faut pas s’attendre à une sanction, parce que quelque chose ne tourne pas rond.
Au contraire, l’on assiste aujourd’hui à une culture de la médiocrité qui fait qu’à un moment donné, avoir de l’électricité chez soi devient un luxe. C’est pourquoi en février déjà, il y a des quartiers à Bamako qui passe des heures et des heures sans électricité. A cette allure, que se passera-t-il durant les mois de mars, avril et mai ? Faut-il toujours continuer de tolérer ou de cautionner une telle insouciance avérée qui ne semble pas avoir une fin ?
En tout cas, ce ne sont pas des communiqués laconiques à perpétuité qui vont pouvoir remplacer l’électricité dans les foyers des Maliens qui ne manquent pas du tout de s’acquitter de leurs factures chaque mois. Donc, c’est à l’EDM-SA de trouver les moyens nécessaires pour changer elle-même de pratique et de comportement avant que les populations ne la forcent à le faire.
Ousmane BALLO
Source : Ziré