Depuis bientôt huit ans, l’on ne parle que de crises. Crise politique, socio-politique, économique, scolaire, sécuritaire, alimentaire… Voilà autant de crises auxquelles le pays se trouve actuellement confronté. Mais la crise la plus dure et la plus difficile à gérer est celle de la confiance. Aujourd’hui, le peuple ne fait plus confiance à ses institutions et les chefs desdites institutions n’écoutent plus leur peuple. Que de tripatouillages à relents de népotisme et de favoritisme qui font du Mali un paysau point mort, après sept ans de recherche de solutions de sortie de crise.
Aujourd’hui, ceux qui réclament le dialogue, sont aussi ceux-là qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à mettre le pays à terre. C’est pourquoi, il n’est pas surprenant de voir des amis d’hier devenir des adversaires aujourd’hui. Tout simplement parce que les affaires ne marchent plus. Le dialogue tant réclamé par les acteurs concernés réussissent à résoudre difficilement les problèmes, parce que personne ne veut céder devant ses propres intérêts pour l’intérêt public, celui de la nation.
Depuis 2013, l’on ne parle que du Mali. Des associations et mouvements ont été créés pour défendre uniquement le pays. Des conférences et forums ont été organisés sur la situation du pays. De ces différentes initiatives, rien de concret n’a été proposé et appliqué, permettant de faire sortir le pays de l’abîme. Le dialogue national inclusif qui avait été considéré comme étant l’ultime rempart, sinon la voie la plus sûre pour réconcilier les esprits en favorisant une sortie rapide de la crise, a été une déception. Les résolutions et recommandations issues de ses assises dorment toujours dans les tiroirs climatisés. Pire, les élections législatives organisées conformément aux mêmes recommandations, se trouvent actuellement contestées dans plusieurs circonscriptions du pays, à cause d’un arrêt de la Cour constitutionnelle.
Aujourd’hui, à cause de cet arrêt, tout est bloqué. Pas de gouvernement, depuis bientôt trois semaines. Le président est acculé, l’Assemblée nationale est jugée illégitime et les membres de la Cour constitutionnelle sont sommés de démissionner par des mouvements de la société civile et des partis politiques soi-disant plus patriotes et plus républicains. Malheureusement, la plupart de ses organisations n’ont rien de concret à proposer comme solution à la situation actuelle du pays.
Toutefois, la proposition du président de la République de mettre en place un gouvernement d’union nationale est la preuve que rien n’a bougé depuis fin 2012 à nos jours, sur le plan de la réconciliation, de la paix et de la stabilité du pays. Cela, parce que tout est discours sans des actions concrètes bien réfléchies. Ces acteurs politiques et de la société civile qui se servent du peuple juste pour atteindre leurs ambitions doivent, cependant, se ressaisir pour être sincères avec eux-mêmes et avec le peuple dont ils disent être les défenseurs. Si l’intérêt supérieur de la nation est unique et que tout le monde est vraiment prêt pour cela, rien ne devrait encore nous opposer à l’heure actuelle.
Ousmane BALLO
Source : Ziré