Colonel, vous avez réussi à réaliser votre rêve, celui de devenir le patron des patrons de la transition, à savoir le président de la transition, chef de l’Etat. Cela, grâce aux armes, le soutien d’une partie du peuple malien et avec la bénédiction et le cachet de la Cour constitutionnelle. Bravo !!!
Colonel Assimi Goïta, vous vous êtes montré l’homme de la situation et la solution pour une transition réussie. Aussi, vous semblez vous inscrire dans une logique de rassembler tout le peuple malien. Cette démarche est, nul ne l’’ignore, salutaire et indispensable dans la recherche de solution à la situation actuelle du pays. Mais sachez, mon colonel, que tout dépendra de vous et de votre entourage. Certes, les armes peuvent imposer un choix, mais elles ne pourraient jamais faire taire tout un peuple. Elles ne pourraient pas non plus cacher longtemps le mensonge, le favoritisme, la corruption ou encore la délinquance financière.
Colonel, vous le savez plus que moi, si le peuple malien vous accepte au poste du président de la transition, ce n’est pas pour que vous aillez vous balader à l’extérieur du pays. Ce n’est pas pour que vous troquiez votre tenue militaire contre le costume. Ce n’est pas pour que vous vous invitiez dans des querelles politiques ou que vous vous entraîniez dans des règlements politiques. Non colonel ! Le peuple vous admet aujourd’hui, parce qu’il pense tout simplement que vous êtes certainement la personne la mieux placée pour trouver une solution réelle à la situation d’insécurité au nord et au centre du pays. C’est pour que vous puissiez également poursuivre la mise en œuvre de la feuille de route de la transition dans le délai imparti. Colonel, ce qui est sûr, c’est que la mission principale reste la même : sécuriser le pays et organiser des élections crédibles, fiables et transparentes à bonne date.
Pour réussir ce challenge, colonel, vous devez mobiliser davantage vos frères d’armes à être à hauteur des attentes des Maliens sur le terrain. Colonel, vous devez bannir la haine qui ne construit jamais un État. Aussi, vous ne devez exclure personne quel qu’en soit le motif. C’est la seule manière de ne pas vous faire des ennemis. Enfin colonel, l’autre ingrédient pour la réussite de cette transition, c’est d’imposer à tous vos collaborateurs, aux chefs d’institutions, aux ministres et à l’ensemble des fonctionnaires de l’Etat le sens de la responsabilité, de la discipline, du travail bien fait, du respect du denier public et de la culture du bon résultat. Colonel, retenez bien que le peuple vous observe et qu’il vous jugera à la fin de la transition par rapport à vos résultats.
Ousmane BALLO
Source : Ziré