SANS TABOU: CONGÉ RAMADAN, L’AEPM KAYES OUTREPASSE SES LIMITES

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Les élèves dans une classe d’école
Les élèves dans une classe d’école

« Lorsque l’on cultive le laisser-aller, ce n’est plus surprenant que chacun fait ce qu’il veut ». Cette citation caricature une lettre de l’antenne de Kayes de l’Association des écoles privées agrées du Mali (AEPM) dans laquelle elle décide unilatéralement d’arrêter les cours pendant une semaine. Le plus surprenant et agaçant est le motif : la fête de Ramadan.

« Suite à une large consultation entre les membres et en prélude de la célébration de la fête de ramadan nous avons décidé de ce qui suit : arrêt des cours dans les établissements privés à partir du samedi 8 mai 2021, la reprise est prévue le lundi 17 mai 2021. Sachant compter sur votre esprit de franche collaboration, nous tenons rigueur pour une large diffusion auprès des acteurs concernés ». C’est la substance de la correspondance signée le 4 mai par l’Association des écoles privées agrées du Mali (AEPM) antenne de Kayes. Cette décision accorde un congé d’une semaine aux élèves dont les établissements sont membres de l’AEPAM.

Contrairement à sa vocation de promouvoir l’excellence, l’AEPAM est en train d’encourager la médiocrité et viole les textes du pays. Parce que cette décision d’observer un congé d’une semaine pour raison de la fête de Ramadan n’est motivée par aucune urgence, par aucun texte en République du Mali.

La seule justification est que la branche AEPM de Kayes veut faire la fête pendant une semaine peu importe les conséquences sur les enfants et leur scolarité. Oui, c’est très grave de constater que ceux qui sont chargés de donner l’exemple par leur comportement foulent aux pieds la loi et les bonnes manières en privilégiant leur sentiment personnel au détriment de l’intérêt général.

Aujourd’hui, le besoin de l’élève et de l’étudiant malien n’est pas leur accorder une semaine pour faire la fête alors qu’ils viennent juste de bénéficier le congé de Pâques d’une semaine.

Cette décision est mal réfléchie car non seulement elle ne s’appuie sur aucune loi, mais également la réalité est que l’année scolaire 2020-2021 a été très perturbée à cause de la maladie à coronavirus. La rentrée scolaire a pris un grand retard et au lieu d’une année scolaire complète de 9 mois, les élèves n’ont que 6 mois pour étudier. Malgré cette situation, si des responsables de certaines écoles privées se donnent le droit de donner un congé irréfléchi aux élèves, cela donne à réfléchir quant à l’avenir des enfants.
En tout cas, après des années scolaires très perturbée à cause des grèves répétitives, les apprenants ont plus que jamais besoin du temps pour se former en vue de rattraper les temps gaspillés. C’est pourquoi, la décision de l’AEPAM est écœurante et s’oppose à sa vocation de promouvoir la culture de l’excellence. Au contraire, cet acte encourage la médiocrité.

Outre cet aspect, l’Association des écoles privées agrées du Mali (AEPM) antenne de Kayes agit comme si nous sommes dans une République bananière : on fait ce que l’on veut quand et où l’on veut. Parce qu’une telle décision relève du pouvoir de l’Etat.
Certes l’État a délégué une partie de son service public d’éducation et de formation à des écoles privées, mais il reste le maître de tout le système. Les programmes, les modules, l’ouverture et la fermeture des classes sont décidés par l’Etat, à travers le ministère de l’Éducation nationale. Et jusqu’à preuve du contraire, aucune décision n’autorise des écoles privées à ouvrir et à fermer les écoles conformément à leur guise. Mais quand l’Etat étale sa faiblesse, son laxisme, ses partenaires lui jouent des tours. C’est vraiment dommage !

Par Sikou BAH

Source : INFO-MATIN

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