En cette période hivernale, les usagers de la route vivent un véritable calvaire, dans l’indifférence presque totale d’un Gouvernement qui investit pourtant des milliards chaque année pour l’entretien de ces infrastructures. Les eaux de pluie rendent en effet plusieurs routes impraticables pour plusieurs raisons. Si l’on note très l’obstruction des caniveaux par les ordures de toute nature comme la cause des inondations de plusieurs voies, le mauvais entretien des routes est également l’une des causes.
Entre les nids de poule, les gravats et eaux stagnantes dues à l’érosion du bitume, tous les habitants de la capitale reconnaissent que les routes sont impraticables en cette période hivernale.
De nos jours, c’est le parcours du combattant pour les usagers du tronçon « Tour d’Afrique – Stade du 26 mars ».
Il en est de même sur l’axe Bamako-Koulikoro au niveau de l’ambassade de Chine au quartier hippodrome à Sotuba ACI aux feux tricolores qui mènent sur l’avenue des Armées.
Au quartier Hamdallaye ACI, des habitants soutiennent qu’il n’y a aucun caniveau l’écoulement des eaux au point que certaines rues deviennent inaccessibles jusqu’à la fin de l’hivernage.
A la Place de la liberté (devant la mairie du district) c’est souvent le déluge après chaque pluie.
Sur l’axe du troisième pont-route de Ségou, des travaux sans fin occasionnent la dégradation de ce tronçon en passant par la route de Missabougou.
Ces états piteux de nos routes sont souvent à l’origine d’accidents très graves mettant en péril la vie de beaucoup d’usagers.
Le phénomène est récurrent depuis plusieurs années déjà. Certains axes deviennent en quelque sorte ‘’un sens interdit’’ pour les usagers qui se trouvent bloqués, à cause des eaux qui coupent littéralement le passage aux engins.
L’État est souvent accusé d’être responsable en ce sens que certaines entreprises bénéficiaires des marchés ne font pas correctement les travaux des entretiens réguliers des routes. Pourtant, chaque année, l’Etat débloque des milliards de francs CFA pour assurer l’entretien de ces voies.
De l’autre côté, les municipalités ne sont pas sans reproche, selon des Bamakois qui soutiennent qu’elles ne s’occupent pas correctement de l’entretien des caniveaux.
Les populations aussi ne sont pas exemptes de reproches quand on sait que plusieurs ménages profitent du passage des eaux qui leur servent de moyens de transport de leurs ordures vers le fleuve. Malheureusement, ces ordures finissent par obstruer les caniveaux empêchant l’eau de suivre son cours normal jusqu’au fleuve.
Selon certains spécialistes, les routes se dégradent rapidement parce qu’elles sont construites de façon approximative, malgré leur coût très élevé. Aussi, ils ajoutent que les routes au Mali ne font pas l’objet d’entretien régulier et le règlement relatif aux charges de transport n’est jamais appliqué.
« Normalement, l’entretien d’une voie bitumée débute cinq ans après sa construction », indique un ancien directeur des routes.
En 2018, la Direction nationale des Routes affirme avoir dépensé « seulement » 25 milliards FCFA dans l’entretien des routes pour un besoin réel estimé à 84 milliards FCFA. Certains tronçons entretenus, en 2018, devront recevoir la visite des agents d’entretien en 2019, au même endroit. Pis, des routes à peine construites doivent parfois être entretenues avant leur mise en service officielle. En définitive, c’est un État rattrapé par son semblant de faire alors qu’il n’en est rien.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : INFO-MATIN