SBM :la malédiction des tombeurs

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A qui  mettre à l’actif  le départ  du Tigre? Question  ni innocent ni simple. Car, comme on le dit  si pertinemment au Mali: « Kele ko Tiè farin ka tia » (les héros sont légions après la victoire)!

Tandis  que les députés sont célébrés vendredi  en héros par le peuple pour une fois réconcilié  avec ses mandants, sortent du bois des triomphateurs de tous bords. Le parti présidentiel  RPM, qui retrouve une nouvelle virginité et une cohésion interne  mal­ menée, depuis l’arrivée du président, IBK jubile et se délecte déjà dans la pers­pective des dividendes politiques et institutionnelles  de« sa victoire».

L’opposition, qui n’avait plus d’autres perspectives que de s’allier en Moudjahidines des leaders religieux entre par effraction sur la scène et exiger quant à elfe un « partage· de responsabilité» pour ne dire comme le Malien lambda sa part de gâteau. Quid des religieux? Estimant avoir eu la peau du Tigre, elle réclame la peau la tête d’une  Général  coupable aux yeux puissant Chérif de Nioro d’avoir envoyé u·n escadron de la mort dans la Zawiya de Niaréla. Récupération politicienne sur fond de ven­ geance et d’appétence, telle est l’atmos­ phère de l’après Boubèye.

La longue disette ressemble à une diète noire des uns, l’avidité voire l’appétit ai­ guisé des autres pour les postes juteuses, feront-elles conduire le pays à une nou­ velle expérience de consensus? Au vu de la honteuse course lancée pour occuper les places et de la perception patrimoniale sans vergogne, l’État  ne  sert  qu’à  se gainfrer. Il est fort à parier que la version démocratique consensuelle inédite nous conduit plutôt à une « mangecratie » sans foi ni loi. Le mal, il est dans notre approche : honni soit que le Mali pense!

Ce  qu’ils  veulent, notamment ces politiciens et tous hybrides mal reconvertis, c’est uniquement  bouffer, jouir et pavaner.. . L’insécurité avec le sang qui coule au quotidien, ils n’en ont cure. La tragédie de l’école malienne, le cadet de leurs soucis.

Pour avoir leur part de gâteau, que ne feront-ils pas? Orchestrer ou soutenir des grèves par ci, dénoncer l’insécurité du centre et du nord par-là, se passer à chaque drame de notre armée comme les défenseurs de la veuve et de l’orphelin. Mais dernière les larmes de crocodile, tout ce qui importe, ce sont les places! Pour cela, ils n’hésitent pas à developer un  réalisme  singulier et vouloir noyer le peuple dans un verbiage indécent.

Le palme ne revient-elle à notre opposition, qui se ligue, pour réclamer honteusement des places dans le futur gouvernement mis en place par un président dont ils n’ont pas encore publiquement reconnu?

Comment ces messieurs-là veulent que le peuple les prenne au sérieux? Comment s’étonner, dès lors, que le Malien de cette gente politicienne puisse se jeter dans les bras des religieux?

Et le gouvernement laisse faire et laisse dire sachant bien que le plan n’a été, n’est et ne sera rien d’autre qu’une roublardise à deux étapes : entrisme et sabordage.

Sur quoi cela va-t-il déboucher? Un boulevard certainement pour un hybride, pour reprendre l’expression de l’ancien Premier ministre, que certains jureront bientôt n’avoir jamais serré la main.

 

Par Christelle KONE

 

 

 

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