La zone de l’ACI 2000, appelée bande verte en face du Palais des sports, couvrant le partie du restaurant « sous bois », de l’hôtel Nord sud, de Rotary en face de la clinique Pasteur, de la partie de l’ambassade des USA, de celle de la Cour Constitutionnelle jusqu’au Motel, vers le fleuve, est la partie vitale de la commune IV. Autrement dit, elle constitue le poumon de l’ACI 2000. « Dans cette zone, toutes les tuyauteries passent pour le ravitaillement d’eau de Kati, de Koulouba », nous ont fait savoir les techniciens.
En dehors du ravitaillement d’eau, tous les égouts, c’est-à-dire les grands tuyaux pour l’évacuation des eaux y sont également installés. Il y a un égout d’une grandeur de 6 m, un autre qui va vers la grande bougie finissant vers le monument de la « grande hippopotame » qui passent dans la zone. « A ces installations, ont peut ajouter les fibres optiques d’orange Mali et de Malitel », nous informent nos sources. Les matériels du service Météo y sont encore là. Il y a également le câble de transmission de haute tension qui passe par là. C’est toute cette zone qui a été morcelée et vendue à un particulier dont nous tairons le nom. Surpassée par la situation, la directrice régionale des Eaux et forêts ne sait plus à quel saint se vouer, quant on sait que c’est son service qui a donné à des gestionnaires d’espaces publics l’autorisation d’aménager ces espaces publics depuis 2007.
Que s’est-il passé ? L’ACI, pour vendre toutes ces zones qui étaient réservées pour être aménagées, a falsifié les documents. Elle a vendu une partie du Parc des Hôtes dont l’acquéreur a déjà commencé à installer une station d’essence. L’autre partie du Parc des Hôtes fait objet de contentieux entre deux acquéreurs à la fois qui sont encore en procès. Pour cette partie face au Palais des sports, l’ACI a encore changé le nom dans le document pour indiquer que c’est une route qui devrait passer par là. Ce dossier, bien qu’ayant atterri sur la table du premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga, n’a pas encore trouvé de solution, celui-là même qui a juré la main sur le cœur de lutter contre la corruption. Bien qu’il ait signifié à ses services de gérer la situation, l’acquéreur est passé à la vitesse supérieure. Ce dernier à intenter un procès au tribunal de la commune IV du district de Bamako contre les jardiniers occupant la zone, lequel tribunal lui a donné raison parce que l’ACI a bel et bien vendu l’espace. Le cabinet de maître Alou Traoré a obtenu la Grosse de l’ordonnance des Référés N° 588/ Ordce, du tribunal de grande instance de la commune IV du District de Bamako, en date du 9 août 2020, dont le dispositif ordonne l’expulsion des occupants. Mise au courant de la décision du tribunal, impuissante devant l’acquéreur dont le mari est un haut dignitaire du régime Konaré, la directrice régionale des Eaux et forêts, Mme Djénéba Guindo, dans une lettre en date du 20 mars 2022, va démander aux jardiniers de rester. Un bras de fer en perspective entre la directrice régionale des Eaux et forêts et notre dame.
La lettre libellée de Madame est-elle dissuasive, car les forces de l’ordre n’ont pas manqué de tenter les déguerpissements des pauvres jardiniers qui ont inverti beaucoup de millions de FCFA. Et, aujourd’hui, cet endroit est un îlot de verdure. Cette affaire est loin d’être terminée et atteste que la lutte contre la corruption prônée par le PM Choguel Kokalla Maïga n’a pratiquement pas eu d’effets escomptés. Car, c’est sous la transition que les espaces verts de l’ACI 2000 sont en train d’être morcelés et vendus et transformés en stations d’essence qui poussent comme des champignons au vu et au su de tout le monde. Peut-on parler de préservation de la nature ou de lutte contre les changements climatiques dans notre capitale où les espaces publics se font de plus en plus rares. La vente de cet espace face au Palais des sports sera un vrai danger à venir pour la survie de la commune IV. En tout cas, si cette zone est vendue, c’est pour dire que l’ACI 2000 va connaitre des situations difficiles dans les années à venir. Les autorités sont donc averties et interpellées par rapport à cette partie de l’ACI 2000 qui constitue son poumon, au moment où on ne cesse de parler de changements climatiques. En tous cas, tous les services de l’Etat qui s’occupant du foncier sont au courant de ce dossier brulant de l’ACI 2000, mais selon certaines indiscrétions, une corruption à ciel ouvert est dans ce dossier.
Monsieur le vérificateur, à vos marques !
Fakara Faïnké
Source : Le Républicain