Scolarisation des filles au Mali : le « taux de progression est légèrement en deçà de la cible de 2,2 » (GSB)

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Des jeunes filles reviennent de l'école, au Sénégal (image d'illustration).
Des jeunes filles reviennent de l'école, au Sénégal (image d'illustration).

Le groupe de suivi budgétaire (GSB) a procédé, mardi 23 mars 2021, à la restitution de son rapport sur la mission de vérification de l’atteinte de la cible des indicateurs du programme d’appui budgétaire SBC III : « Accroissement du nombre des cantines » et « Accroissement de l’accès des filles au second cycle du fondamental ». Des missions de vérifications qui ont eu lieu entre 2019 et 2020. L’Hôtel Olympe international de Bamako a abrité cette cérémonie de présentation.

Sur 1 431 cantines crées par l’État malien, seulement 783 sont opérationnelles et 648 sont non opérationnelles, tel est le résultat auquel la mission de vérification du Groupe de suivi budgétaire est parvenue. Une mission qui a été effectuée entre avril et, mai, pour la 1re étape ; et juin-juillet 2020 pour la seconde.

Sur 5 113 244 000 F CFA octroyés, 38 % reçus

Dans certaines régions comme Ségou, Koulikoro, Mopti, la crise sécuritaire a impacté sur le fonctionnement de la quasi-totalité des cantines, selon le GSB. Toutefois, l’équipe de vérification du GSB se réjouit de constater dans des régions, comme Kayes, que les populations elles-mêmes s’engagent dans la prise en charge de ces restaurants scolaires.

Cette mission de vérification, qui a concerné toutes les régions du Mali, explique également dans son rapport que les 5 113 244 000 F CFA octroyés par l’État pour la gestion des cantines scolaires, les communes déclarent n’avoir reçu que 1 918 139 956 F CFA, soit 38 % desfonds budgétisés et 75 % des crédits ouverts sur le1er semestre 2020. Les comités de gestion scolaire (CGS), quant à eux, déclarent avoir reçu 1 024 780 161 FCFA, soit 20 % des fonds budgétisés et 41 % du crédit ouvert au 1er semestre, précise le GSB dans son rapport.

Taux de scolarisation des filles en deçà de la cible

Quant au taux de scolarisation des filles, la mission d’enquête est arrivée à la conclusion que le « taux de progression est légèrement en deçà de la cible de 2,2 soit 0,5 d’écart ».Aux dates des enquêtes, en 7e année, 10 280 filles ont été identifiées alors que les rapports révèlent10 396 filles, indique le GSB dans son rapport qui précise : « Le taux d’accès des filles en 7e année suivant l’enquête de 2018/2019 était de 46 % etcelui de 2019/2020 est de 47,7 %.Ainsi, le taux d’accroissement du TBA en 7e année entre 2018/2019 et 2019/2020 = 47,7 % — 46,0 % = 1,7 % ».

S’agissant des fonds alloués par l’État malien pour la scolarisation des filles, l’équipe du GSB explique dans son rapport que sur les 87 283 500 FCFA notifiés par l’État pour le 1er semestre 2020, les Centres d’animation pédagogiques (CAP) déclarent avoir reçu 18 560 879 F CFA, « soit 21,27 % du montant notifié par le Ministère de l’Éducation ».

Selon les précisions du présentateur des conclusions de cette mission de vérification, Cheick Oumar Dembélé, chef d’équipe Cantine du GSB,à travers cette mission, il s’agissait pour son Groupe de suivre les indicateurs sur la scolarisation des filles et sur les cantines scolaires au Mali.

Chaque année, il est demandé d’augmenter le nombre de cantines de 10 %. Quant à la scolarisation des filles de niveau 7e année, l’objectif est d’atteindre 2.2. « La mission du GSB était juste de vérifier l’atteinte de ces indicateurs », a préciséTiémoko Souleymane Sangaré, président du GSB. Il ne s’agit nullement d’une volonté pour le GSB de se substituer à l’État malien, mais plutôt de l’accompagner, a-t-il rassuré.

« Renforcement de la légitimité du gouvernement »

Toutefois, des questions et des améliorations demeurent, souligne le président du GSB, notamment en ce qui concerne la scolarisation des filles, la collecte et le traitement des données, la disponibilité des statistiques, etc.

Le représentant de l’Union européenne, Olivier Ki Zerbo, se réjouit de la réussite de cette mission.« Il s’agit d’une première expérience pour nous », a-t-il laissé entendre. Malgré desdifficultés liées à l’organisation de ces missions, le partenaire du GSB estime qu’entre la 1re campagne et la 2e, beaucoup d’améliorations ont étéfaites.

Selon les précisions de Olivier, des réflexions sont déjà en cours pour le renouvellement du partenariat entre l’Union européenne et l’État du Mali pour la période 2021-2025.

Fassery Doumbia, chef de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, précisera que c’est en 2018 que l’Union européenne et le gouvernement du Mali ont conclu un « contrat d’appui budgétaire à la consolidation de l’État » pour un financement de 170 millions d’euros, sur une durée de trois ans. Une manière d’accompagnerle Mali dans la mise en œuvre des réformes structurelles nécessaires « au renforcement de la légitimité du gouvernement », a-t-il indiqué.

Notons que ces missions de vérification ont bénéficié l’implication de plusieurs autres acteurs.

Fousseni Togola

Source : https://phileingora.org

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