Le quartier général de la force antijihadiste du G5 Sahel, victime le 29 juin par un attentat, est transféré de Sévaré, à Bamako, la capitale. Cela, sur décision de son commandant, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Le chef de cette force, le général mauritanien Hanena Ould Sidi, “travaille déjà avec son équipe sur place à Bamako”. Indique à l’AFP une source proche de cette organisation régionale dont le secrétariat est basé à Nouakchott. Elle compose la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.
“En tant qu’organe de coordination, le siège de cette force doit se trouver là où les communications et les liaisons sont les meilleures”. Ajoute cette source.
Dans un communiqué, l’état-major français affirme également que le général Ould Sidi “a décidé d’installer son PC à Bamako. Il a aussi l’intention de reprendre les opérations dans les meilleurs délais”.
La force française Barkhane, qui lutte contre les jihadistes dans le Sahel, “continuera d’appuyer la force conjointe”, ajoute l’état-major.
L’officier mauritanien a succédé en juillet au général malien Didier Dacko. Ce remplacement est décidé lors d’un sommet du G5, le 2 juillet à Nouakchott. C’était en présence du président français Emmanuel Macron, en marge du sommet de l’UA.
Il fait suite à un attentat jihadiste le 29 juin contre le quartier général de la force à Sévaré. Attentat qui avait fait trois morts, dont deux militaires maliens de cette force, outre deux assaillants.
Le G5 Sahel a réactivé en 2017 son projet de force conjointe, initialement lancé en 2015 avec l’appui de la France.
Bien que le budget, de quelques 420 millions d’euros, soit bouclé lors de réunions de donateurs internationaux, les fonds tardent à arriver. Ils empruntent des canaux multiples, à la fois multilatéraux et bilatéraux.
En un an, la force a atteint quelque 80% de ses effectifs prévus de 5.000 militaires. Elle a mené une poignée d’opérations. Avec l’appui direct et logistique de Barkhane. Mais sans réel impact sur le terrain. Elle n’a pas encore croisé le fer avec les jihadistes.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ils ont en grande partie été chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France. Cette intervention se poursuit.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU. Ces forces sont régulièrement visées par des attaques meurtrières. Cela malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix. Cet accord censé isoler définitivement les jihadistes, mais dont l’application accumule les retards. Depuis 2015, ces attaques s’étendent au centre et au sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.
AFP