À l’initiative des mouvements pour la libération de l’honorable Soumaila Cissé, en collaboration avec l’URD, un géant sit-in s’est tenu hier, jeudi 4 juin 2020, au monument de la paix. Un seul objectif : obtenir la libération, sain et sauf, du député de Niafunké et dans un bref délai. Plusieurs cadres et députés du parti de la poignée de main ont pris part à ce sit-in.
« La libération de l’honorable Soumaila Cissé doit être une priorité, elle est nécessaire pour l’équilibre démocratique au Mali » ; « Les femmes debout pour la libération d’un époux, d’un père de famille ; libérez Soumaila Cissé » ; « IBK, où est Soumaila ? », « Trop c’est trop » ; « Non aux enlèvements politiques » ; « Libérez tous les prisonniers politiques » ; « Nous sommes tous dans un pays de droit ? »Tels étaient, entre autres, les slogans qu’on pouvait lire sur les banderoles des manifestants.
Pour le collectif des femmes pour la libération de Soumaila Cissé, les Étoiles de Soumaila Cissé, le collectif des jeunes pour la libération de Soumaila Cissé et l’URD, la libération du chef de file de l’opposition malienne est une priorité. Ces mouvements trouvent que la 2e personnalité politique du Mali a trop duré entre les mains de ses ravisseurs. Ils ont lancé un appel pressant aux autorités maliennes et aux ravisseurs de l’honorable Soumaila Cissé.
Selon Mme Traoré Nana Sissako, vice-présidente de la plateforme des femmes leaders, ce sont les femmes de tousles bords de la société qui ont formé le Collectif des femmes pour la libération de Soumaila Cissé. Elle lance un cri aux autorités maliennes : « Soumaila Cissé est un citoyen malien. Il a joué de grands rôles dans ce pays. C’est un bon citoyen. Il a été enlevé il y a plus de 70 jours. Personne ne sait où il est, son état de santé, la nourriture qui lui est donnée. Nous savons que les autorités font de leur mieux, mais nous sommes impatients de son retour parmi nous ». Au nom de son collectif, Mme Sissako demande aux ravisseurs de penser à la famille de Soumaila Cissé, à sa femme, à ses enfants et à ses petits-enfants. « Soumaila Cissé est un citoyen malien. Il a droit à la liberté. Nous les invitons à nous écouter, qu’ils écoutent notre cri de cœur », a-t-elle laissé entendre.
Pour sa part, le député URD élu à Kati, l’honorable Gouagnon Coulibaly a invité les autorités maliennes à tout mettre en œuvre pour leur donner les nouvelles de l’honorable Soumaila Cissé. « Nous, à l’URD, nous sommes inquiets. Nous avons besoin de notre président, Soumaila Cissé. Sa femme, ses enfants, ses petits-enfants, ses frères et sœurs, bref le Mali a besoin de lui », a déclaré le 5e vice-président de l’Assemblée nationale du Mali.
Aux ravisseurs du député de Niafunké, l’honorable Coulibaly lance un appel pressant : « Nous invitons les ravisseurs à se déclarer, à nous rassurer que notre président se porte bien et à poser les conditions pour sa libération, s’ils en ont ».
Le Président du collectif des jeunes pour la libération de Soumaila Cissé, Moctar Sy, a salué les efforts que mènent les autorités maliennes pour le retour sain et sauf de Soumi, mais les invite à faire mieux pour que le chef de file de l’opposition retrouve les siens et travaille pour l’émergence du Mali.
Boureima Guindo
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Lors du sit-in pour la libération de l’honorable Soumaila Cissé
Ce que ces responsables ont dit !
Des députés, cadres de l’URD et d’autres mouvements politiques étaient présents au sit-in organisé hier, jeudi 4 juin 2020, pour la libération de l’honorable Soumaila Cissé, enlevé depuis le 25 mars 2020 entre Koumaïra et Saraféré dans le cercle de Niafunké. Certains de ces cadres se sont prononcés à notre micro.
Lisez leurs avis !
Mme Sy Kadiatou Sow, présidente de la plateforme An ko Mali dron : « Nous demandons à ce que Soumaila puisse retrouver sa famille, ses amis, ses proches, ses camarades… »
« Je suis là pour plusieurs raisons. D’abord, Soumaila Cissé est pour moi et pour toutes ces femmes, un époux.Il est notre ami et est notre camarade de lutte. C’est un homme politique d’envergure nationale et même internationale. Son enlèvement a provoqué un choc dans la société malienne, en Afrique et partout à travers le monde. La situation actuelle de notre pays est, certes, difficile sur le plan sécuritaire et sur d’autres plans, mais qu’une personnalité politique comme Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition, se fasse enlever en pleine campagne électorale pose problème. Cela n’honore pas notre pays et cela pose la question de la sécurisation qui avait été promise par les autorités pour ces opérations électorales. Nous pensions tous que cet enlèvement ne durerait que quelques jours, mais nous sommes, aujourd’hui, à plus de deux mois. Nous sommes profondément tous ici, hommes et femmes, très inquiets. Nous n’avons aucune nouvelle de lui. Nous ne savons pas dans quelle condition il se trouve. Nous ne savons pas qui l’a enlevé. À ce jour, aucune information n’est disponible. Nous pouvons comprendre la discrétion des autorités qui ont en charge des négociations, semble-t-il, en cours pour sa libération, mais deux mois et quelques jours, c’est énorme non seulement pour sa famille, pour nous autres, ses proches, mais pour l’ensemble du peuple malien. C’est trop difficile à supporter. Nous demandons à ceux qui le détiennent de le libérer le plus rapidement possible pour qu’il puisse retrouver sa famille, ses amis, ses proches, ses camarades et qu’il puisse continuer à jouer son rôle de leader politique. Notre démocratie a besoin de cela, notre système républicain a besoin de cela. Nous les supplions de le libérer. Nous demandons aux autorités qui sont entrain, semble-t-il, de mener les négociations pour sa libération d’accélérer la démarche. C’est notre espoir qu’il nous rejoigne le plus tôt que possible et en bonne santé, physique et mentale. Nous espérons que cet appel sera entendu.
Quant à la communauté internationale et aux forces étrangères présentes au Mali, elles ont contribué à faire libérer certains otages. Elles devraient donc se mobiliser et utiliser tous les moyens possibles pour obtenir la libération de Soumaila Cissé. Elles en ont la capacité ; elles ont surtout les moyens de renseignement qui sont montrés efficaces quelques fois et nous pensons qu’elles doivent contribuer à la libération de Soumaila Cissé. »
Honorable Eli Diarra, député URD élu à Koulikoro : « Aux ravisseurs, je demande de penser à la famille de Soumaila Cissé »
« Nous sommes là ce matin pour demander à l’opinion nationale et internationale la libération de l’honorable Soumaila Cissé, enlevé en pleine campagne il y a plus de 70 jours. Le président Soumaila Cissé a beaucoup fait pour le Mali : il a été ministre, député. Il a aussi occupé des postes de responsabilité dans la sous-région au nom du Mali.
Aussi, est-il actuellement la 2e personnalité politique de notre pays. Donc chacun de nous, l’opinion nationale et internationale, doit s’impliquer pour la libération de cet homme qui a autant pour ce pays. C’est un minimum pour nous de sortir ce matin, à travers ce sit-in, demander le retour sain et sauf de Soumaila Cissé, un homme d’État. L’appel que je lance aux autorités maliennes, c’est de chercher le président Soumaila et de le libérer. C’est une vieille personne de plus de 72 ans. Il faut que les autorités, la communauté internationale et toutes les bonnes volontés fassent tout pour que l’honorable Soumaila Cissé revienne auprès de sa famille biologique et de sa famille politique.
Aux ravisseurs, je demande de penser à la famille de Soumaila Cissé. Ça ne sert à rien de garder un être humain qui n’a rien fait pour mériter sa situation actuelle. Il a été enlevé quand il était en campagne pour apporter sa pierre pour le développement de son pays. Je leur demande de le libérer. Il a plus de 70 ans. Qu’ils pensent à sa santé. Nous sommes entre frères et nous pouvons discuter en famille. »
Honorable Daouda Moussa Koné, député élu à Kolondièba, : « Soumaila Cissé fait partie de la solution du Mali et non du problème »
« Ce sont les autorités qui savent ce qui bloque la libération de l’honorable Soumaila Cissé. C’est elles qui doivent aujourd’hui savoir là où il est. Et ceux qui le détiennent aussi. Tout ce que je sais, c’est que ce sont les autorités qui ont en charge d’assurer la sécurité des Maliens. Le Gouvernement a en charge la sécurité des personnalités telles que l’honorable Soumaila Cissé, un député élu de la nation. Donc c’est elles, les autorités, qui doivent savoir où il est et quand est-ce qu’on doit le libérer.
Il faut que le Gouvernement prenne les dispositions pour mettre tous les Maliens en sécurité. C’est un devoir régalien de l’État d’assurer la sécurité des Maliens. Il faut qu’il prenne toutes les dispositions pour nous faire venir Soumaila Cissé sain et sauf.
Aux ravisseurs de l’honorable Soumaila Cissé, qu’ils sachent raison gardée. Soumaila Cissé, un honorable élu de ce pays, est un homme bien, un homme d’expérience, un homme qui travaille pour le développement de ce pays, pour la solution aux problèmes qui se posent au Mali. Soumaila Cissé fait partie de la solution du Mali et non du problème. Qu’ils fassent en sorte que l’honorable Soumaila soit vraiment libéré, qu’ils le libèrent pour qu’ensemble, nous trouvions de solutions afin que ce Mali aille de l’avant. »
Mme Adiawiakoye Ramatou Koné, présidente des femmes de l’URD : « Une personnalité de la trempe de Soumaila Cissé ne peut pas disparaitre pendant 72 jours sans que l’on ne sache où il se trouve »
« Nous nous sommes réunies ce matin à la place de la Colombe pour apporter notre soutien à la libération de Soumaila. Nous, femmes de l’URD, pensons que c’est un devoir pour nous de nous joindre au collectif des
femmes pour la libération de Soumaila Cissé que je félicite au passage pour l’initiative. Notre rôle est capital dans ce combat. Notre président, depuis plus de 72 jours, est porté disparu. Nous n’avons aucune nouvelle de lui ni des personnes qui peuvent être ses ravisseurs. Face à cette situation intolérable dans un pays qui se dit démocratique, nous pensons que c’est notre devoir en tant que mères, sœurs, épouses et camarades politiques de jouer notre partition en nous mobilisant pour demander sa libération. C’est pourquoi nous sommes ici à cette place symbolique pour dénoncer tout ce qui se passe. Pour nous, l’État a une grande responsabilité dans la disparition de Soumaila Cissé. Il était en mission politique et des garanties ont été données pour cela. L’État, à travers son porte-parole, à travers le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a fait dire que toutes les dispositions sont prises sur le plan sécuritaire pour que les élections se tiennent et que toutes les dispositions sont prises pour que les candidats puissent battre campagne. C’est après cette assurance que Soumaila est parti. Si aujourd’hui, il est porté disparu, nous prenons le Gouvernement et le chef de l’État qui doit prendre toutes les dispositions pour faire revenir Soumaila Cissé. Une personnalité de la trempe de Soumaila Cissé ne peut pas disparaitre pendant 72 jours sans que l’on ne sache où il se trouve. C’est pourquoi nous, femmes de l’URD, nous nous associons au collectif des femmes pour la libération de Soumaila pour demander au chef de l’État, en personne, de prendre ses responsabilités pour que notre président puisse retourner dans sa famille sain et sauf. »
Abdramane Diarra, président des jeunes de l’URD, : « Sa famille a sa nostalgie, son parti a sa nostalgie, l’opposition a sa nostalgie, les Maliens ont sa nostalgie »
« Nous sommes sortis pour exprimer notre inquiétude, notre cri de cœur concernant notre président, l’honorable Soumaila Cissé, privé de sa liberté depuis plus de 70 jours. Je tiens à saluer ici les autorités qui sont en train de se battre pour le retour de notre président. Mais nous leur demandons de redoubler les efforts, car le président a trop duré entre la main des ravisseurs. Il est un chef de famille, leader d’un parti politique et d’opposition malienne. Sa famille a sa nostalgie, son parti a sa nostalgie, l’opposition a sa nostalgie, les Maliens ont sa nostalgie. Nous prions qu’il nous rejoigne le plus rapidement possible.
Ce qui nous inquiète le plus est qu’aucun groupe n’a revendiqué l’enlèvement. Nous n’avons aucune information sur sa condition de vie, sur sa santé. On nous a quand même rassuré qu’il va bien et nous prions Dieu qu’il en soit ainsi.J’invite tous les Maliens à se donner la main pour qu’ensemble, nous puissions obtenir la libération de notre président et de tous les autres détenus. »
Rassemblés par Boureima Guindo
Source : Le Pays