D’après l’agence humanitaire onusienne, le Fond Alimentaire Mondiale, (FAO), plus ,3 million de personnes sont estimées en situation d’insécurité alimentaire aiguë sur la période de juin à août 2021. Cette menace est accentuée par les conflits en cours et par l’impact socio-économique de la pandémie du nouveau coronavirus.
En effet, la situation humanitaire s’aggrave. Les populations continuent d’être touchées par des chocs récurrents qui perturbent leurs moyens d’existence et exacerbent leurs vulnérabilités. Ces dernières années, le pays a été confronté à une crise socio-politique, à des niveaux d’insécurité accrus dans les régions du centre et du nord et à des aléas climatiques persistants qui ont provoqué des déplacements de population et la perte des moyens de production des ménages. En outre, les difficultés économiques liées aux effets de la maladie à coronavirus 2019 (covid-19) et les mesures de confinement mises en place ont augmenté les besoins humanitaires dans le pays et les niveaux d’insécurité alimentaire des populations.
Aussi dans le Liptako-Gourma, et par endroits dans le nord du pays, les ménages pauvres connaissent des dégradations importantes des moyens d’existence et des déplacements inhabituels de population à cause de l’insécurité résiduelle. L’épuisement précoce des stocks à cause des perturbations dans les activités agricoles de 2020 engendre une soudure précoce pour les ménages pauvres dans la zone. Le recours aux stratégies d’adaptation de crise à urgence pour 6,9 pour cent à Koro, 17,9 pour cent à Ménaka, 23 pour cent à Bankass, 26,1 pour cent à Rharous en période de post récolte dénote d’une situation critique dans la zone. L’insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) en cours pour les ménages du Liptako Gourma et des zones d’insécurité se dégradera en Crise à partir de mai 2021 à cause de la soudure précoce et plus dure que d’habitude liée à la dégradation des moyens d’existence, jusqu’au mois de septembre 2021 à cause de la détérioration des moyens d’existence des ménages liée à l’insécurité
De nombreux facteurs expliquent la situation actuelle de risques tels que l’insécurité alimentaire, l’accès limité aux services sociaux de base, ainsi que l’extension des zones de conflits, pèsent lourdement sur le statut nutritionnel des femmes et des enfants. Il est attendu 9.6 millions de cas de malnutrition aiguë parmi les enfants de moins de 5 ans, sur lesquels 3.1 millions seront des cas sévères nécessitant une prise en charge médicale adaptée au cours de l’année. Cette situation appelle à une réponse multisectorielle dirigée vers le renforcement des systèmes (santé, EHA, alimentaire et protection sociale) afin de contribuer à la résilience des populations.
Et si i rien n’est fait en termes d’assistance dans l’immédiat, cette situation pourrait s’aggraver dans le contexte actuel marqué la COVID-19. En plus de l’augmentation de l’insécurité alimentaire, la détérioration des pratiques de soins liées aux déplacements et aux impacts potentiels du COVID-19 (indisponibilité des mères/ pourvoyeurs de soins), ainsi que la pression sur le système de santé risquent d’avoir un impact fort sur les taux de malnutrition au cours des prochains mois.
Mémé Sanogo
Source : L’Aube