C’est à travers un communiqué du Vice-président de la transition, Assimi Goïta, lu par son conseiller spécial, le Commandant Baba Cissé, le mardi 25 mai dans la matinée que l’opinion publique nationale et internationale a été informée de la mise hors de leurs prérogatives, le Président de la transition, Bah N’Daw et son Premier Ministre, Moctar Ouane, pour cause de violation de la Charte de la Transition. Depuis ce jour, la présidence par intérim du pays est assurée par le Vice-président de la transition, le Colonel Assimi Goïta. Ainsi, comme par enchantement, sans tarder, certains partis politiques ou des présidents des partis ont rendu-public des communiqués, pour la plupart visant à condamner ce qu’ils appellent le cinquième putsch au Mali. Au nombre de ces partis on peut citer entre autres, l’URD, le RPM, Moussa Mara, président d’honneur de ‘’Yelema’’ ou encore Cheick Modibo Diarra, président du RPDM.
« Le RPM condamne toute prise de pouvoir par la force et exige la mise en liberté immédiate des personnalités détenues ainsi que la préservation de leurs droits. Le RPM appelle à des concertations larges et inclusives pour assurer la continuité des institutions et la poursuite normale de la Transition…. ». Telles sont, entre autres, les quelques lignes du communiqué du Rassemblement pour le Mali (RPM) suite à l’évènement de la destitution du président et de son PM de la Transition par le Vice-président, le Colonel Assimi Goïta, histoire d’exprimer leur désarroi.
Aussi, le parti a fait part dans le même communiqué de presse, s’être résolument engagé dans la défense du délai initial de la Transition, tel-que prévu par la Charte et encouragé la CEDEAO et la Communauté Internationale à poursuivre leurs efforts de stabilisation du Mali en vue de son retour rapide à une vie constitutionnelle normale.
Dans le même sens, le parti de la poignée de main (URD) a condamné l’agissement du Vice-président en jugeant cela d’une forme anticonstitutionnelle de prise de pouvoir et exigeant l’instauration d’un dialogue inclusif dans le but de parvenir rapidement au retour à une situation normale susceptible de conduire le processus de transition à terme dans les délais impartis.
Sur sa page facebook dès les premières heures de cet évènement, le président d’honneur du parti ‘’Yelema’’, Moussa Mara a réagi en ces termes : « Très triste d’apprendre les arrestations du Président de la Transition, du Premier Ministre et de certains de leurs collaborateurs. Condamnation sans équivoque de toute prise de pouvoir par les armes, que cela soit dans une transition où pendant un régime constitutionnel… Seul le dialogue peut nous permettre de dépasser les incompréhensions et d’avancer ensemble vers le retour à un ordre constitutionnel normal. Sachons mettre notre pays au-dessus de nos intérêts personnels ».
Et Cheick Modibo Diarra, ancien PM et président du parti RPDM, également sur sa page Facebook, a été on ne peut plus clair. Selon lui, le putsch précédent ne nous a pas servi de leçon. « Malgré ce qui s’est passé le 18 août 2020 et qui a sérieusement affaibli notre pays, nous avons pu trouver le moyen de mettre en place une transition basée sur une Charte qui a prévu les modes de désignations de ses différents organes. Nous insistons afin que les autorités désignées puissent continuer leur mission jusqu’à la fin de la transition sur la base de la Charte qui a été adoptée. Nous soulignons par ailleurs que le débat qui consiste à dire que certaines autorités de la Transition sont pro France ou pro Russie est un faux débat, dans la mesure où ni la France, ni la Russie, ni personne d’autre ne viendra apaiser et développer notre Mali à notre place. Nous invitons tous les protagonistes à se ressaisir et à mettre au centre de leurs préoccupations l’intérêt supérieur du Mali »s’est-il exprimé.
Cette guerre des communiqués fera désormais le quotidien des Maliens, surtout après la réunion des chefs d’Etat de la CEDEAO d’hier.
Par Mariam SISSOKO
Source : Le Sursaut